Le jeudi 9 avril 2020, les images d’un camion portant une immatriculation du ministère de l’Agriculture et du développement rural, et déchargeant des quantités de sacs de riz dans un magasin King Cash à Yopougon (à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire), ont créé la polémique sur les réseaux sociaux. 

La majorité écrasante des internautes voyant derrière cette image, un possible détournement des dons de vivres faits ces temps-ci au gouvernement, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. 

Joint le samedi 11 avril 2020 par Aprnews, le ministère de l’Agriculture et du développement rural estime que le camion, bien que portant une immatriculation de ses services, n’est plus à lui. Il ferait partie d’un lot de véhicules remis par l'État à des opérateurs privés du secteur du riz, depuis 2017 dans le cadre d’un accord-cadre, pour le transport de leurs productions.

« Dans le cadre de l'amélioration de la productivité et de la commercialisation du riz en Côte d'Ivoire et surtout pour l'accompagnement de ceux qui opèrent dans ce secteur, l'État ivoirien a signé un accord-cadre avec des opérateurs privés. (…) Dans le cadre du renforcement de ces structures, l'État les a dotées de véhicules de transport afin qu'elles acheminent leurs productions vers ces usines de transformation et leurs différents partenaires. Ces structures commercialisent leurs produits sur le marché notamment dans les magasins avec lesquels elles ont un partenariat d'affaires. C'est dans ce cadre que ces véhicules mis à la disposition de ces leaders du secteur sont exploités. Ce ne sont donc pas des dons de l'État détournés », précise ce ministère dirigé par Kobenan Kouassi Adjoumani.

Entre autres entreprises bénéficiaires de ces véhicules, le ministère cite le producteur GANLOGIS implanté dans le sud-ouest du pays, ORIANE INDUSTRIES, situé dans le district des montagnes (A l’Ouest), AMC dans l’Iffou ou encore, LDC-Louis Dreyfus, dans le Nord. Il s’agit de leaders privés du secteur qui exploitent des usines installées à travers le pays par l'État pour assurer la transformation de riz brut en riz consommable. 

La rédaction APRNEWS
Anne-Marie Kacou