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Côte d'Ivoire : La souveraineté monétaire n’aura pas lieu et l’arrimage à l’Euro est incontournable.

APRnews - photo d'illustration , billet de franc cfa et eco
Mercredi, 25 décembre 2019

Côte d'Ivoire : La souveraineté monétaire n’aura pas lieu et l’arrimage à l’Euro est incontournable.

L’ECO sera arrimée à l’EURO considérée à plusieurs égards comme la monnaie de référence et la France restera le garant financier même si elle déclare se retirer des instances de gouvernance. Toutefois, si l’arrimage permet de mieux maîtriser la volatilité, force sera de reconnaître également que l’action en elle-même induit une forme d’abandon de souveraineté.

 
La monnaie est le premier pilote d’une économie. C’est un actif financier qui a un rôle psychologique dans la confiance des populations quant à leur économie. L’arrimage d’une monnaie de référence (euro ou dollar) est à l’image de ce que l’ancre représente pour un navire. Lier le sort de sa monnaie à celui d’une autre permet non seulement de mieux vivre les volatilités, mais permet à celle-ci  de bénéficier des largesses de la crédibilité de la devise de référence et des organes autoritaires.

L’arrimage offre, quoiqu’on dise, un certain confort nécessaire dans les transactions commerciales internationales. Ce qui sous-entend pour le cas de l’Eco que le vrai problème n’est pas la question l’arrimage en tant que tel, mais le taux de change, c’est à dire le coût de l’Eco par rapport à l’Euro. Ce taux de change constitue un faux-ami puisqu’il n’a rien d’une égalité absolue entre le FCFA et l’Euro, parce que les fondamentaux du système de change sont, entre autres, les mécanismes rééquilibrants. 

Le vrai problème n’est pas l’arrimage, mais le “régime de change”, ou “régime de taux de change”. La monnaie européenne au cours élevé demeure un facteur négatif pour les exportations et importations des pays de la Zone Franc. Les Africains espèrent que ce tournant permettra une revalorisation de la valeur de leur monnaie (ECO forte dès le départ). 

Pour l’Elysée, pas question a priori de revenir sur la « parité fixe » de la devise avec l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA qui devra donner donc si l’on suit la « logique élyséenne » 1 euro = 655,96 Eco). La question du taux – très sensible – reste soit en suspend soit passée sous silence d’un commun accord entre l’Elysée et les Chefs d’Etats africains.