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Côte d'Ivoire: Hausse de la production et de l’exploration dans le secteur minier

Apr-News / Hausse de la production et de l’exploration dans le secteur minier ivoirien
Vendredi, 13 avril 2018

Côte d'Ivoire: Hausse de la production et de l’exploration dans le secteur minier

CÔTED'IVOIREECONOMIE - Le secteur minier ivoirien décolle, l’augmentation de la production et de l’exploration aurifère contribuant à étayer la croissance considérable enregistrée récemment.

Au mois de janvier, le gouvernement indiquait dans un communiqué officiel que le chiffre d’affaires du secteur minier avait connu une hausse de 11,5% en 2017, tandis que les recettes totales du secteur atteignaient 539 milliards de francs CFA (1 milliard de dollars) – soit une hausse de 10% par rapport aux 483 milliards de francs CFA (907 millions de dollars) de recettes enregistrés en 2016.

La croissance a été portée par un boom de la production de manganèse, qui affiche une hausse de 146%, et par le démarrage de l’exploitation du nickel, dont la production a atteint 380 000 tonnes à la fin de l’année 2017.

La production aurifère enregistre également une hausse de 2,2%, suite à une période de croissance exponentielle entre 2011 et 2017, où la production était passée de 12 tonnes à 25,4 tonnes. La production de diamants montre également des signes de reprise suite à la levée d’un embargo international sur les exportations de diamants en 2014, mis en place afin d’empêcher le trafic. Le pays a exporté 11 156 carats de diamants en 2017, pour un montant de 2,1 millions de dollars.

Une croissance soutenue par des investissements infrastructurels et des réformes règlementaires

Les résultats annuels font apparaître que le secteur, largement inexploité en raison de l’instabilité politique et d’investissements insuffisants, est en train de prendre de l’ampleur.

Il y a toutefois encore beaucoup à faire. Le secteur minier participe au PIB ivoirien à hauteur de 2% environ, et si la Côte d’Ivoire abrite les deux-tiers des réserves d’or de la Ceinture de Roches Vertes Birimienne, la production aurifère y reste inférieure à celle des autres pays de la région.

À titre d’exemple, le Ghana, deuxième producteur d’or du continent après l’Afrique du Sud, a affiché en 2016 une production plus de quatre fois supérieure à la production ivoirienne, tandis que le Mali, qui occupe la troisième place, a produit 45 tonnes en 2017, contre 25,4 tonnes pour la Côte d’Ivoire, selon des chiffres officiels.

Soucieux d’attirer davantage d’investissements vers le secteur, le gouvernement a intensifié ses investissements dans les infrastructures énergétiques et le réseau de transport au cours des dernières années, introduisant également en 2014 un nouveau cadre règlementaire qui a surtout permis une amélioration des procédures d’obtention de permis d’exploitation, fait passer la durée des licences d’exploration de sept à dix ans et offert aux entreprises du secteur une exonération de l’impôt sur les bénéfices pour une période de cinq ans.

Des mesures qui ont entraîné une hausse du nombre de licences d’exploration émises, ces dernières passant de 110 en 2014 à 160 en 2016, selon Jean-Claude Brau, Ministre de l’Industrie et des Mines, interrogé par des médias ivoiriens.

Des investissements accrus dans le secteur aurifère

80% des nouvelles demandes de licences d’exploration entendent tirer avantage des 200 millions de tonnes de réserves d’or estimées, selon le Groupement Professionnel des Miniers de Côte d’Ivoire. Quatre mines d’or sont actuellement exploitées, un chiffre qui devrait passer à sept d’ici 2021, avec une production aurifère qui devrait alors atteindre les 40 tonnes.

Fin janvier, le groupe australien Perseus Mining a démarré la production dans sa mine d’or de Sissingué. Ayant nécessité un investissement de 107 millions de dollars, elle devrait produire 358 000 onces d’or au cours des cinq années du projet. Une nouvelle campagne d’exploration de la mine est prévue une fois que les opérations en cours deviennent rentables.

Auparavant, s’exprimant lors d’une conférence de presse au mois de juillet l’an dernier, Mark Bristow, PDG de la compagnie sud-africaine Randgold Resources, a déclaré que des projets d’exploration étaient en cours dans le but d’étendre les activités et d’allonger la durée de vie de la mine de Tongon, au nord du pays. Lancée par Randgold Resources en 2010, la mine enregistrait une production totale d’environ 285 000 onces fin 2017, suite à 1 milliard d’investissements.

En outre, les programmes d’exploration menés par Randgold début 2017 ont contribué à cerner une importante cible aurifère 150 km plus loin au sud-ouest dans le couloir de Fonondara, renfermant jusqu’à 1 million d’onces, selon le dernier rapport trimestriel de Randgold, qui confirmera ses estimations au moyen de forages additionnels effectués début 2018.

La signature au mois de mars d’un mémorandum d’entente contraignant par la société canadienne Volcanic Gold Mines, portant sur l’acquisition de la totalité de Jofema Mineral Resources, une entreprise privée enregistrée en Côte d’Ivoire, est une preuve supplémentaire de l’intérêt que portent les investisseurs internationaux au secteur.

Jofema détient l’intégralité des permis d’exploration des propriétés voisines, baptisées Le Debo et Soubré, qui couvrent une superficie de 600 km² dans la région du sud-ouest. Des tests effectués par Jofema en 2016 sur la propriété de Le Debo ont permis de révéler la présence présumée de 390 000 onces de ressources, selon les estimations, réparties dans deux petites structures isolées.

Également au mois de mars, Aeos Gold, une filiale à 100% d’Altus Strategies côtée sur le marché alternatif de la Bourse de Londres (AIM), a acquis un permis d’exploration s’étendant sur une surface de 369,5 km² dans les départements de Prikro et de Koun-Fao à l’est de la Côte d’Ivoire. Deux renouvellement de trois ans du permis sont possibles, tout comme un troisième renouvellement exceptionnel de deux ans, chacun d’entre eux stipulant une réduction de 50% de la superficie du permis.