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Côte d'Ivoire : Hamed Bakayoko - Qu’est-ce qui bloque la nomination ?

APRNews - Hamed Bakayoko : Qu’est-ce qui bloque la nomination ? - Actualité - APRNews
Jeudi, 23 juillet 2020

Côte d'Ivoire : Hamed Bakayoko - Qu’est-ce qui bloque la nomination ?

La Côte d’Ivoire est à la recherche d’un Premier ministre depuis le 8 juillet 2020, date de la disparition d’Amadou Gon Couliblay. Premier ministre intérimaire, le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko semblait avoir le profil pour ce poste, mais voilà que plus de deux semaines après, rien n’est encore officiel.

Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara n’a toujours pas dévoilé le nom de son nouveau Premier ministre, deux semaines après la brusque disparition de son dauphin Amadou Gon Coulibaly. Si l’on avait spéculé sur le nom du ministre d’Etat, ministre de la Défense Hamed Bakayoko, pour occuper pleinement ce poste, qu’il a géré deux mois durant, plus rien n’est sûr à présent.

Selon certaines informations, Alassane Ouattara avait révélé son intention de nommer Hamed Bakayoko au poste de Premier Ministre, après les obsèques d’Amadou Gon Coulibaly (AGC). Cependant, ces sources révèlent des oppositions internes au sein du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) quant à l’intention portée vers le ministre de la Défense.

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Certains cadres donc du parti seraient défavorables à la nomination d’Hamed Bakayoko comme Premier ministre de Côte d’Ivoire, alors que ce vide constitutionnel plane sur le gouvernement actuel, qui n’a plus logiquement sa raison d’être.

En effet, la démission du Premier ministre, chef du Gouvernement, entraîne de facto la démission de son Gouvernement. Alors, en considérant la disparition d’Amadou Gon Coulibaly, le Gouvernement devait être dissout, à l’effet de nommer un nouveau Premier ministre, qui devra à son tour constituer son Gouvernement. 

La question Hamed Bakayoko prend tout son sens avec l’éclatement de l’affaire du trafic de drogue fin mai début juin 2020, dans laquelle il est explicitement indexé et identifié comme étant un baron. D’ailleurs cette affaire, qui se discute entre cadres et qui se trouve sur la table de la justice, constitue une autre patate chaude entre les mains d’Alassane Ouattara concernant son choix.

Patrick Achi, Tiémoko Koné, Lambert Feh Késsé sur la table

La tâche s’annonce donc lourde pour Alassane Ouattara, qui en plus de son ‘’deuxième fils’’ Hamed Bakayoko, a dans ses possibilités le Secrétaire Général de la Présidence Patrick Achi. Ce dernier étant intervenu dans plusieurs dossiers importants au sommet de l’Etat pourrait faire l’affaire.

Outre ces visages connus, d’autres noms commencent à sortir des tiroirs du RHDP, comme c’est le cas de Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui séjourne actuellement à Abidjan. A côté de lui, se trouve Lambert Feh Késsé, ancien directeur général des impôts et par ailleurs conseiller spécial à la primature, ce qui fait de lui un autre habitué des dossiers chauds de l’Etat.

Au regard de toutes ces tendances, Alassane Ouattara serait finalement en réflexion afin d’opérer un choix qui ne puisse entacher la cohésion au sein du RHDP, déjà fragilisé par le décès d’Amadou Gon Coulibaly. Car en plus de l’équation que constitue la nomination du chef du gouvernement, Premier ministre, Alassane Ouattara doit faire face à la démission du vice-président de la République et trouver un candidat pour le RHDP en vue de l’élection présidentielle à venir.

Entre temps, la date du prochain Conseil des ministres est fixée au mercredi 29 juillet prochain. La question reste à savoir si Alassane Ouattara écoutera son cœur de ‘’père’’ ou la raison ?

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Les institutions ivoiriennes ‘’orphelines’’

Le malaise du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara est d’autant plus profond qu’aucune institution de la République de Côte d’Ivoire n’est aujourd’hui gouvernée. Au niveau de la Présidence, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara lui-même se trouve en terre malienne depuis ce jeudi 23 juillet 2020 ; le poste de vice-Président est vacant depuis la démission de Daniel Kablan Duncan le mercredi 8 juillet 2020. La primature reste inoccupée après le décès d’AGC le mercredi 8 juillet 2020. En plus de ces fonctions de l’exécutif ‘’paralysées’’, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro s’est envolé pour la France depuis le mardi 21 juillet 2020. A côté de lui se trouve, le président du Sénat ivoirien Kouadio Ahoussou Jeannot, qui s’est rendu en Allemagne depuis le samedi 11 juillet 2020. Pire, le poste de président du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel reste vacant depuis le 7 décembre 2019, date de décès de Charles Koffi Diby, qui occupait cette fonction. En gros, la Côte d’Ivoire est, en ce jeudi 23 juillet 2020, orpheline de dirigeants. 

La rédaction APRNews

Sain Laurent Yapi