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Cote d'Ivoire : Guikahué à propos d’AGC : « Le gouvernement savait… »

Aprnews - Pr Maurice Kacou Guikahue en conference - Actualite - Abidjan- Cote d'Ivoire
Vendredi, 24 juillet 2020

Cote d'Ivoire : Guikahué à propos d’AGC : « Le gouvernement savait… »

Face à de presse le mercredi 22 juillet 2020, le professeur Maurice Kakou Guikahué, par ailleurs cardiologue s’est prononcé sur plusieurs sujets, notamment la disparition d’Amadou Gon Coulibaly et le vide laissé à la Primature. Selon Guikahué, le gouvernement savait que le contrôle de Gon n’était pas un fait banal, mais n’a pris aucune disposition pour préparer la suite. Echanges avec la presse…

Pr Maurice Kakou Guikahué, Coordonnateur de la convention du PDCI-RDA, répond aux questions des journalistes :

Amadou Gon, candidat du RHDP est décédé et inhumé. Cependant, le chef de l’Etat semble vouloir briguer un 3e mandat. Qu’en pensez-vous ?

Amadou Gon est parti, qu’il prenne un autre de la génération. Donc quand le président Ouattara aura convoqué le Congrès parce qu’il faut le parallélisme des formes, les députés et sénateurs réunis à Yamoussoukro, qu’il nous aura expliqué les raisons qui fondent qu’il est candidat, en ce moment “nous les Guikahué” on va parler et prendre position. Pour l’instant, ce sont des bavardages. Quand nous serons convoqués au Congrès, vous verrez notre réaction.

La candidature de KKB n’a pas été retenue. Mais il est en campagne. Est-ce qu’il ne menace pas la candidature du président Bédié ? Dans ses sorties, il vous attaque. Qu’en dites-vous ?

Je ne réponds pas ces attaques. J’ai lu un poème de Rudyard Kipling qui a été prix Nobel de littérature en 1906. Le poème est intitulé le courage. J’ai pris quelques extraits et j’ai été impressionné. Il dit si tu peux supporter d’entendre tes paroles travesties par des gueux pour exciter des sots. Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles sans mentir toi-même d’un mot. Si tu peux conserver ton courage et la tête, quand tous les autres les perdront, tu seras un homme mon fils. Moi je suis entré très jeune en politique et j’ai eu la  chance d’avoir bénéficié de l’estime et de l’enseignement de Félix Houphouët-Boigny. D’avoir côtoyé des grands tels que les Camille Alliali et actuellement de cheminer depuis un long moment avec un aîné, Henri Konan Bédié qui, chaque jour, parfait mon éducation politique. Donc je respecte le principe et j’apprends à être un homme. Donc je ne répondrai pas à KKB. Laissons KKB mijoter dans ses affabulations et ses élucubrations. Il se promène, c’est normal parce qu’il est membre de la Convention. Il est contre la candidature du président Bédié, c’est pour cela qu’il est candidat contre lui. C’est tout à fait normal qu’il se promène pour dire des choses à l’effet de décourager nos militants et ne pas voter le président Bédié. On ne peut pas l’empêcher de circuler. Il nous appartient, nous aussi, d’aller battre campagne. Et comme nous avons vite pris les choses au sérieux et à partir du moment où Bédié est candidat unique, on convoque un Bureau politique et on s’arrête. Mais on a décidé d’aller jusqu’au bout. On va organiser des élections transparentes. Il y aura un huissier dans chaque lieu de vote pour authentifier nos votes. Il y a 114 départements, il y aura 114 huissiers. KKB bat campagne, nous aussi. On finit le vendredi, on est sur le terrain. On ne fait pas de tapage. Nous sommes en train d’expérimenter une  campagne. Bientôt quand vous allez vous réveiller un matin, on a eu 70% des voix. Ce qui me réjouit quand il va quelque part, on m’envoie la vidéo. Cela veut dire que ceux à qui il a parlé ne sont pas convaincus. Nous, on est tranquille. On demande à nos militants de ne pas écouter  les élucubrations mais de s’en tenir à la Convention, de venir massivement voter le président Bédié.

Déjà, leur candidat a peur par Bictogo qui dit que c’est le retour du président Bédié qui va l’empêcher. Donc on a fait un bon choix. Parce que la Côte d’Ivoire où elle se trouve, il faut des gens comme le président Bédié. Lisez dans la Bible, la vie des patriarches. Dans l’histoire de l’humanité, la situation était telle qu’on a été obligé de confier la gestion aux vieux, aux patriarches. En Côte d’Ivoire, le temps des patriarches est arrivé. Et Bédié est choisi. Bédié va venir et va arranger la Côte d’Ivoire.

Et celui qui veut faire quelque chose, viendra. En 2016, le ministre de la Justice, leur a démontré par A plus B avec articles de la Constitution que Ouattara ne peut pas faire un 3ème mandat. Quand il réunira en Congrès après avoir parlé, c’est en ce moment qu’on parlera. Pour l’instant, c’est bavardage. On attend qu’il parle très vite.

Pourquoi le Pdci-Rda n’était pas aux obsèques du Premier ministre Amadou Gon ?

Le Premier ministre Amadou Gon s’en est allé, paix à son âme, pas de polémique. En tant que journaliste, vous savez très bien que dès que la nouvelle a été annoncée, la première personnalité à réagir, c’était le président du Pdci-Rda, le président Henri Konan Bédié qui lui a rendu  un grand hommage diffusé dans le monde entier. Pour la présence physique, les journaux proches du Pdci en ont largement parlé. Le président du Pdci, ce n’est pas n’importe qui, ce n’est pas n’importe quoi. Quand il y a ce genre de cérémonie, il y a des approches. Et les approches que nous avons faites n’ont pas eu d’écho. C’est comme si les gens n’avaient pas besoin de nous. C’est une question diplomatique. Bédié ne va pas quelque part comme ça. Avant qu’il n’aille, il est annoncé. Mais si on n’a pas besoin de Bédié, il ne va pas forcer. On ne force pas funérailles. Et puis, Mme Bédié, concernant les obsèques du Premier ministre, est allée saluer la famille au nom de son mari. Donc le président Bédié n’a pas été absent.

Que pensez-vous de la décision de la Cour africaine des Droits de l’homme et des peuples. Qu’en pense l’opposition et qu’est-ce que l’opposition va faire ?

Nous avons le jeudi 23 juillet 2020, à la même heure au même lieu, sur la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à nous prononcer. Qu’en pense l’opposition et qu’est-ce que l’opposition va faire ? Quand l’arrêt a été donné, nous nous sommes retrouvés, nous avons décidé de ne plus parler du dossier individuellement. Le dossier a été récupéré par l’opposition. Les plateformes Cdrp, Eds, Usd, Lmp, nous avons fait une grande coalition de l’opposition y compris des grandes Ong et nous sommes en train de travailler ensemble. Au cours de la conférence de presse que va animer Ouattara Gnonzié, vice-président de la Cdrp avec la participation d’Eds et tous les partis significatifs de l’opposition, nous allons vous donner notre position et les actions que nous allons mener dans les jours qui viennent. Donc souffrez que je ne dévoile pas le discours de Ouattara Gnonzié.

Est-ce qu’il n’y a pas un vide constitutionnel en ce moment ?

C’est les mécanismes. Sur les réseaux sociaux, des gens parlent de vide. Mais il n’y a pas de vide à l’Assemblée, il n’y a pas de vide au Sénat. Quand le président n’est pas là, il y a le vice-président. Même le vice-président, il remplace le président. Tant que le président est là, il n’y a pas de vide. C’est quand le président n’est pas là qu’il y a vide. Le vrai vide, c’est la Primature. Quand Amadou Gon est tombé malade, le président Ouattara n’a jamais pris un décret pour nommer un intérimaire. Quand on est au gouvernement, il y a un décret qui fixe les attributions et qui fixe les intérims. Donc automatiquement, quand Amadou Gon n’est pas là, c’est Hamed Bakayoko, quand il se déplace. Mais là, il est parti pour toujours et ce n’est pas la première fois qu’Amadou Gon partait en contrôle. Moi je suis cardiologue. Je sais ce qui se passe. Mais c’est la première fois que le gouvernement fait un communiqué pour dire qu’il va en contrôle. Depuis 8 ans, c’est la première fois qu’un communiqué a été fait. Cela veut dire que ce  n’est pas un contrôle banal. Et aucune disposition n’a été prise. Hamed Bakayoko est Premier ministre comme d’habitude. Mais le Premier ministre est décédé. On n’a pas de Premier ministre, il y a un problème. Dans la Constitution, quand le Premier ministre rend sa démission, le gouvernement tombe. C’est la raison pour laquelle quand le Premier ministre démissionne que le président le renomme, on ajoute toujours que les affaires courantes sont réglées par les ministres en place en attendant la formation du nouveau gouvernement. Or c’est une démission de fait. Donc logiquement, le gouvernement est tombé. Bictogo disait qu’ils ont ramassé la crème du Pdci même s’il dit aujourd’hui que cette crème n’a aucun impact politique. Donc il a compris la réalité. Tant que le corps d’Amadou Gon était là, Hamed Bakayoko gérait les affaires courantes, c’est normal. Mais les drapeaux en berne sont remontés. Le président Ouattara, ayant tellement de cadres, qu’il nomme un Premier ministre et on va avancer. Nous, à partir du 31 octobre, on fera notre gouvernement. Notre gouvernement est déjà prêt. Nous exhortons le président Ouattara à nommer rapidement un Premier ministre. Peut-être au moment où nous parlons, il est en train de le faire.

Le candidat du Pdci-Rda, c’est le président Bédié, celui du Rhdp le président Ouattara, le Fpi, c’est le président Gbagbo. Est-ce qu’on n’est pas en train de revenir à la situation de 2010 ?

Dans quatre (04) jours, on va faire la Convention. Le président Gbagbo n’a rien dit encore. Donc on ne peut pas parler de 2010. Donc si les partis politiques disent, c’est eux, on ira aux élections. Ce n’est pas parce qu’ils s’appellent Bédié, Gbagbo, Ouattara. Si d’aventure, Ouattara est candidat, moi, je ne le compte pas, ce n’est pas parce qu’il y a des noms qu’il y aura des palabres. C’est le comportement, les élections. Ne soyez pas pessimistes. Le Rhdp, ce n’est pas une affaire de Ouattara, d’Amadou Gon. C’est une affaire de système. Donc que Ouattara soit candidat, ce n’est pas la personne qui nous intéresse. C’est le système. Nous sommes sereins, nous allons à la Convention, nous allons choisir notre candidat, nous allons le plébisciter.

Amon-Tanoh vient de déclarer sa candidature, quels commentaires ?

Vous dites qu’il vient de déclarer sa candidature, laissez-nous la digérer d’abord. On va lire son discours et après on verra. Mais cela veut dire que la campagne va être animée.

Le Rhdp parle déjà de plus de 800 000 personnes enrôlées ?

Nous attendons les chiffres, parce que nous aussi, on était présent. Adama Bictogo, c’est mon ami mais, il parle trop facilement. Je vais m’arrêter-là.

Est-ce que la Côte d’Ivoire est prête à organiser les élections ?

Pour organiser les élections, il faut avoir une Commission qui est transparente qui fasse confiance. Il faut avoir des électeurs. Il faut avoir les moyens financiers. Il faut avoir des candidats. Nous, nous partons choisir notre candidat. La Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples dit que les gens n’ont pas confiance en cette Commission. Pour la confiance, il faut poser un geste. Le président de la République, Alassane Ouattara, curieusement, est le seul président de Côte d’Ivoire qui, pendant dix (10) ans, n’a jamais rencontré son opposition. Houphouët a rencontré son opposition, Bédié a rencontré son opposition, Gbagbo a rencontré son opposition, Guéi, c’était un coup d’Etat. C’est lui seul en (10) ans qui n’a jamais rencontré son opposition. Si le président de la République dit je vous appelle, en deux (02) semaines, on a réglé le problème.

Nous, on connait le problème. Les Ivoiriens aiment leur pays. En politique, il ne faut pas être extrémiste et il ne faut pas aimer des compromissions. La politique, c’est le domaine des confrontations des intérêts. C’est normal qu’il y ait des problèmes en politique. Mais il faut être des hommes de compromis. Vous allez à la réunion, tu perds un peu, tu gagnes un peu. Si le Rhdp pense qu’il ne veut rien perdre du tout, ce n’est pas une bonne politique. Il faut qu’on aille à la table de discussions. La Cour est jusqu’en Tanzanie. Quand les affaires ont commencé, les gens se sont moqués de moi. Quand on a déposé notre requête à la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, des gens n’y croyaient pas. Le gouvernement de Côte d’Ivoire a manœuvré pour que la Cour dise que notre requête est irrecevable. La Cour a dit que c’est recevable. C’est la première victoire. Le gouvernement manœuvre pour que la Cour dise qu’elle n’est pas compétente pour juger de l’affaire. La Cour se réunit, elle dit, on est compétent. 2ème victoire. 3ème, on commence le jugement après un procès, Ouattara change la loi déséquilibrée et dit à la Cour, il faut arrêter le procès, parce que ce pourquoi le Pdci vous a saisis n’existe plus. Et la Cour lui répond, le fait que vous ayez changé la loi en plein procès, vous reconnaissez que la loi était déséquilibrée. Donc on continue le jugement. Le Pdci a raison de se plaindre. 3ème victoire. Maintenant proposition concrète.

On dit que si toutes les Cei qui existent ne sont pas changées, il n’y aura pas d’élection. Et ce n’est pas au pluriel. Ce n’est pas nous qui le disons. Ils ont dit qu’il faut changer les Cei locales avant toute élection au singulier. La Cour dit, la Cei est composée de 16 membres. Il y a trois (03) membres du Rhdp, un (01) du président, un (01) du ministre de l’Intérieur, un (01) des Droits de l’homme, un (01) de la magistrature, un (01) du barreau. Il reste huit (8). Sur les huit (8), il y a trois (03) du Rhdp. Et puis il y a un (01) que la loi introduit obligatoirement. On dit, c’est pour le parti politique  de l’opposition qui a le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale. Et ce parti politique s’appelle Pdci-Rda. Sur les huit (8)  qui restent, il va rester sept (7). Il y a quatre (4) de la société civile qui rentrent. Il reste trois (3). Ce sont les trois (3) que les autres partis politiques prennent. Maintenant, la Cour dit que les quatre (4) de la société civile, les trois (3) des partis politiques autres que le Pdci soit ces sept (7) membres, que le gouvernement les laisse au profit des autres. C’est donc après discussion et le choix opéré qu’ils informent le gouvernement. La Cour ne veut plus des arrangements de derrière maison. Donc il y a eu 5 combats, on a eu 5 victoires.

Comment l’opposition va transformer cette victoire en réalité ?

Rendez-vous  à la conférence de presse.

Le titre et le chapeau sont de la rédaction