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Côte d’Ivoire : Covid-19, un ex-ministre de Gbagbo parle du silence de Ouattara

Aprnews - Kabran Appiah - Covid-19 - Actualité - Abidjan - Côte d'Ivoire
Mercredi, 8 avril 2020

Côte d’Ivoire : Covid-19, un ex-ministre de Gbagbo parle du silence de Ouattara

En Côte d’Ivoire, depuis la découverte du premier cas de contamination au Covid-189, le mercredi 11 mars 2020, le Chef de l'État Alassane Ouattara ne s’est adressé à la nation qu’une seule fois. C’était le lundi 23 mars 2020, au moment de déclarer l’état d’urgence et les mesures restrictives qui vont avec. 

Interrogé par Aprnews, l’ex-ministre Kabran Appiah, président de la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP) et membre de la coalition des partis de l’opposition politique, s’est prononcé sur le sujet. 

« Si je voulais faire la politique politicienne, j'indexerais un manque d’empathie pour les Ivoiriens. Parce qu’il pouvait au-moins marquer son empathie pour la souffrance des bientôt 400 ivoiriens infectés (349 à la date du 7 avril 2020. Ndlr). Et les chiffres avancent terriblement, avec son lot d’angoisse pour la population. En pareille situation, la thérapie, c’est aussi la parole. Et en Afrique, la parole compte beaucoup. (…) Je vais donc constater avec tous les Ivoiriens, sa faible empathie manifestée. Je ne dis pas qu’il n’a pas d’empathie. Mais, en tout cas, il ne l’a pas manifesté », a fait savoir celui qui fut ministre des transports sous l’ex-président Laurent Gbagbo, d’octobre 2000 à novembre 2002. 

Il précise toutefois que pour lui, le salut des Ivoiriens ne dépend pas tant de la prise de parole ou non du Président Ouattara. Mais, plutôt, dans la cohérence de son plan de riposte. À l’en croire, ce n’est pour le moment pas le cas. 

« Son plan de riposte serait plus utile pour les Ivoiriens. Or, dans ce plan, je ne vois pas de cohérences. Nous avons fait des propositions constructives. En tant qu’homme politique, je ne veux en aucun cas tirer profit des critiques que je formule au gouvernement. Je souhaite le succès du plan de riposte qu’il a lancé. Mais il y a trop d’incohérences. Nous voyons une série de réformes qui ont l’air opportunistes, et qui ont l’air d’être prises au fil de l’eau, au cas par cas, au coup par coup. Cela nous fait rater des opportunités. Regardez par exemple le confinement d’Abidjan. Nous l’avions prescrit il y a trois semaines pour dire qu’il fallait tout de suite, contenir le virus à Abidjan, de quartier à quartier. (...) L'opposition politique n'est pas écoutée »,a-t-il déploré.

La rédaction APRNEWS
Anne-Marie Kacou