À l'occasion de la célébration de la fête du travail, le comité des étudiants résidents des cités universitaires a livré un message au President de la République Alassane Ouattara, à travers cette lettre ouverte de remerciement et de demande d'aide.

MONSIEUR ALASSANE OUATTARA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE, CHEF SUPRÊME DES ARMÉES.

Votre Excellence, en cette date du 1er mai, traditionnellement baptisée « Fête du Travail », le comité des étudiants résidents des cités universitaires a fait un plaidoyer. Son excellence, les étudiants résidents-confinés vous traduisent leur infinie gratitude, en cette période de la pandémie. Merci, parce qu'au moment où, ailleurs, les étudiants ont été contraints de déserter les résidences universitaires, à cause des menaces du Coronavirus, vous avez décidé de nous maintenir dans nos chambres respectives. C’est un geste que nous saluons sincèrement !

Merci votre Excellence pour toutes les mesures prises jusque-là dans le but d’assainir l'atmosphère sanitaire sur le territoire national par ricochet, sur les campus. Aussi, souhaiterions-nous traduire nos remerciements et gratitudes à l’endroit de tous ceux qui, de près ou de loin, se sont exprimés en actes, en don de tout genre auprès de l’ensemble des Etudiants ivoiriens.

Cependant, votre Excellence, nous profitons de cette lucarne pour vous dévoiler quelques regrets et quelques situations qui nous désolent. Son excellence, la présence de cet étrange étranger (Covid19) rend délétère l'atmosphère sanitaire du pays et inactifs plusieurs domaines. cette situation fragilise non seulement l'économie nationale, mais aussi elle ronge les étudiants dans la mesure où, conscients de la responsabilité citoyenne dans la gestion de cette crise, se plient aux exigences des mesures barrières, dont le confinement.

Autrement dit, vos étudiants deviennent de plus en plus vulnérables, pauvres dans le confinement, puisqu'ils sont immobiles et donc inactifs dans les cités universitaires. Excellence, le confinement est certes un puissant moyen d'endiguement de l'extension de la pandémie, surtout qu'il nous met à l'abri de la contagion, mais nous expose gravement à la faiblesse financière.

Et, petitement, nous sommes financièrement épuisés, face aux multiples besoins qui n'ont pas changé du tout. Des efforts ont été déployés, mais demeurent insuffisants avec le temps à tenir, surtout que l'un des plans de riposte du gouvernement, notamment la chaîne de solidarité qui s’identifie par l’octroi de cache-nez et des soixante-quinze mille (75 000) FCFA sur trois mois ne concernait pas encore l’ensemble des Etudiants résidents des cités universitaires sur toute l’étendue du territoire, en tout cas pour ce que nous constatons. Quoiqu'aussi vulnérables en cette période, même bien avant cela.

En effet, nombre d'étudiants avant le coronavirus vivaient des ristournes obtenues des cours à domicile. Difficile de tenir actuellement avec l'arrêt de ces cours. D'autres se prenaient en charge, en fonction de leur rentabilité journalière. Le dernier cas répertorie ceux qui dépendent des aides parentales, des parents malheureusement essoufflés jusqu'à ce jour.

Dans ce cas, comment s' y prendre face au confinement ? Son excellence, notre vulnérabilité et l'incertitude du lendemain en ces moments de gestion complexes nous amènent à vous interpeller sur notre réalité. Les étudiants résidents des universités vous demandent de leur apporter assistance, surtout en leur faisant bénéficier des soixante-quinze (75 000) FCFA du plan de riposte pour leur donner un sourire. Veuillez recevoir, votre Excellence, l'expression de notre profonde considération.

Fait à Abidjan le 1 mai 2020

Pour le Comité des Résidents,

Le Président Charles Kisito FANGMAN

NB: le titre et le chapeau sont de la rédaction