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Côte d’Ivoire : Covid-19, des malades dans la nature ?

Photo d'illustration - Covid-19 - Patients - Contamination - Actualité - Sante - Abidjan - Cote d'Ivoire
Dimanche, 15 mars 2020

Côte d’Ivoire : Covid-19, des malades dans la nature ?

En Côte d’Ivoire, tout porte à croire que de nombreuses personnes contaminées par le coronavirus, et non encore dépistées par les services de santé, circulent parmi les populations. Cette thèse devient de plus en plus plausible après le communiqué du ministère ivoirien de la santé et de l’hygiène publique, le samedi 14 mars 2020, expliquant comment l’un des trois nouveaux cas de contamination confirmé, a contracté le virus.

Cette dame, agent de santé dans une école, aurait été contaminée à son lieu de service par un patient infecté et non dépisté.

« Le troisième cas est celui d’une dame ivoirienne, agent de santé dans une école, n’ayant pas voyagé hors du pays depuis le début de l’épidémie. Elle a été probablement contaminée lors des soins par un contact infecté non dépisté ayant importé la maladie de retour des vacances scolaires en février 2020 en France », précise le communiqué.
Elle devient ainsi le premier cas de personne contaminée en Côte d’Ivoire, sans être sortie du territoire. 
Dès lors, des questions commencent à surgir.
Qui a contaminé l’agent de santé et dans quelle école ? Qui est ce sujet malade et où se trouve-t-il actuellement et dans quel état ? Où sont les autres personnes avec qui il a été en contact à l’école, sur la route de l’école et à la maison ? Comment se portent toutes ces personnes ?

La chaîne de contamination devient ainsi de plus en plus longue. Et de plus en plus de personnes pourraient se retrouver contaminer, si rien n'est fait pour retrouver le patient qui a contaminé l'agent de santé ainsi que tous ceux avec qui il a été en contact.

A lire aussi : Côte d’Ivoire : Covid-19, trois personnes contaminés​

“La stratégie de contrôle à l’aéroport FHB montre ses failles.“

Au début de la crise sanitaire en Chine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) suggérait aux autres pays du monde, la quarantaine systématique pour tous voyageurs en provenance de Chine.
D’autres pays comme l’Italie, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et autres pays de l’Afrique du Nord sont aujourd'hui très touchés.
Dès lors, tout voyageur en provenance de ces pays devait être systématiquement placé en quarantaine pour 14 jours. Ceci, même si ce dernier ne fait pas de fièvre.
En effet, à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, le seul test réalisé sur les voyageurs pour voir s’ils sont porteurs potentiels du virus, est le prélèvement de température corporelle.
Une méthode qui présente de grosses failles, en témoigne le cas du premier malade testé positif. Ce dernier n’a été dépisté que plusieurs jours après son arrivée d’Italie.
Il était parvenu à passer le contrôle thermique à l’aéroport. Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique expliquera plus tard que ce dernier a réussi à passer le contrôle, parce qu’il avait pris du paracétamol pour faire chuter sa fièvre. L'on se demande alors combien de voyageurs contaminés ont pu ainsi passer entre les mailles des filets des agents de santé de l’aéroport. 

“Le risque du suivi à distance“

L’autre risque, c’est le choix du gouvernement ivoirien d’opter pour le suivi à distance des voyageurs venus des pays touchés. « La Côte d’Ivoire a opté pour le suivi à distance des voyageurs qui arrivent. Nous n’avons pas fait le choix de la quarantaine systématique. Nous les laissons rentrer chez eux. Mais, nous restons en contact régulier avec eux, de sorte que, dès qu’il y a un souci, nous dépêchions nos équipes d’intervention pour les chercher et les prendre en charge », déclarait Bénié Bi Vroh Joseph, DG de l’Institut national d’hygiène publique de Côte d’Ivoire (Inhp), lors d’une conférence de presse le jeudi 5 mars 2020.

Difficile, là encore, de dire combien de voyageurs rentrés ainsi chez eux n’ont plus donné signe de vie, une fois la maladie déclenchée. Ceci, de peur d'être stigmatisés.
Un rapport de l’OMS Côte d’Ivoire indiquait d’ailleurs à ce sujet que 37 passagers arrivés de Chine entre le 3 et le 24 février 2020, n’ont pu être joints par les services de santé.
Il est désormais prouvé que le Covid-19 survit trois heures en suspension dans l’air, que les symptômes peuvent mettre deux semaines à apparaître et que les personnes infectées peuvent être contagieuses même en période d’incubation.
Le nouveau coronavirus a fait au moins 6.420 morts dans le monde depuis son apparition en décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles, aujourd'hui à 18 h.

La redaction APRNEWS
Anne-Marie Kacou