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Côte d'Ivoire : Après son adhésion au ‘’Pdci renaissance’’ Zié Daouda fait le grand déballage

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Mardi, 26 mars 2019

Côte d'Ivoire : Après son adhésion au ‘’Pdci renaissance’’ Zié Daouda fait le grand déballage

APRNEWS- Après son adhésion au ‘’Pdci renaissance’’ Zié Daouda fait le grand déballage : « Nous ne nous laisserons pas distraire par la plateforme de l’opposition »

Quelles sont les raisons de votre départ du PDCI ?

Je n’ai pas quitté le PDCI, je suis au PDCI depuis 1985, je suis aujourd’hui un militant du PDCI- Renaissance.Quitter le PDCI serait pour moi comme abjurer ma religion. Impossible. Je suis simplement dans une tendance du PDCI-RDA plus modérée, plus pragmatique, plus ouverte. J’ai décidé d’apporter ma contribution au mouvement PDCI- Renaissance fondé par le Vice-Président Daniel Kablan Duncan, son Secrétaire général Patrick Achi et le Ministre de la Ville François Amichia. Vous savez, je suis à la fois homme de réflexion et homme de terrain. En avril 2009, j’ai porté sur les fonts baptismaux la Fondation Espoir du PDCI-RDA avec le Président Bédié, au cours d’un concert où pour la première fois le Président s’est adressé à la jeunesse en nouchi. Dix ans plus tard, ce travail en profondeur ne doit pas avoir été effectué en vain. Le Vice-Président Duncan est dans la vérité, donc j’invite tous les militants du PDCI-RDA à le soutenir dans son combat.Son programme a servi de thème au dernier congrès de notre parti : Renouveau, Rajeunissement, Renaissance.

Que pensez-vous pouvoir apporter au PDCI-Renaissance ?

J’ai l’impression que le dialogue est rompu, j’espère être le déclic qui le fera repartir. En tant que président ‘’d’Atout’’ je reste fidèle aux idées qui nous ont porté vers la réussite. C’est l’ONG que j’ai fondée et dont le concept et les actions soutiennent les projets de cohésion sociale qui sont un moteur important de la réconciliation. A la tête du PDCI Renaissance, Daniel Kablan Duncan dit non à la rupture entre les Présidents Ouattara et Bédié. En militant dans ce mouvement à ses côtés, je suis en harmonie avec moi-même.Je suis toujours persuadé que c’est la logique de la réconciliation entre toutes nos forces vives qui permettra à la Côte d’Ivoire de toucher au but, je n’ai pas changé de parole. Je suis dans mon rôle quand j’agis comme tête de pont de ce dialogue.

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour changer de camp ?

Peut-on vraiment parler de changement de camp ? Je ne vois pas les choses ainsi. Je ne vous cacherai pas qu’il a fallu du temps pour mûrir cette décision. Après tant de temps passé aux côtés de mon papa Henri Konan Bédié, je savais que ma décision serait mal comprise, qu’on aurait l’impression que j’agis sur un coup de tête, ce qui n’est absolument pas le cas.    

De quel œil voyez-vous aujourd’hui le PDCI-RDA ?

Mais d’un très bon œil, bien sûr. Je suis toujours au PDCI, j’œuvre pour sa Renaissance. J’ai eu le privilège de livrer une contribution importante à la pérennité de l’appel de Daoukro, j’ai étéle principal initiateur des célébrations annuelles de cettepierre de touche, célébrations auxquelles ont participé le Président Alassane Ouattara,le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et le Ministre d’Etat Hamed Bakayoko. Je suis donc toujours fidèle à mes idéaux, qui nous permettront de constituer une majorité gouvernementale solide pour garantir la paix et la stabilité de notre pays.En rejoignant le PDCI Renaissance, je suis en quête d’un nouvel accord politique entre les Présidents Ouattara et Bédié avant 2020, afin de raviver et réinventer l’entente créée autour de l’Appel de Daoukro, afin que le travail accompli depuis son lancement prenne toute sa signification. 

Vous considérez-vous toujours comme un ‘’ fils’’ du Président Bédié ?

Un fils ne peut pas renier son père, pas plus que le père ne peut nier sa paternité. Je suis toujours le fils de mon papa spirituel, le Président Bédié. Il est tout à fait inapproprié de parler, comme certains malveillants l’ont fait, de couteau dans le dos. Jamais. Au contraire, j’estime que je suis le mieux placé entre ses fils pour prendre l’initiative de cette reprise du dialogue que nous souhaitons dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Ces six dernières années de gouvernement commun ont porté leurs fruits, nous avons accompli de grands pas sur le chemin de l’émergence. Pourquoi s’engager dans une aventure incertaine, alors que nous sommes en mesure de parfaire le travail et d’atteindre les objectifs que nous poursuivons ensemble depuis tant d’années.

Au bout de six ans de cheminement commun, ces objectifs n’auraient-ils pas connu une évolution ?

Vous avez raison, une évolution serait tout à fait normale, car la vie ne cesse d’avancer. Alors ma réponse est oui et non. Non, car le grand objectif de préserver paix et stabilité de la Côte d’Ivoire ne varie pas. Cela passe par une majorité gouvernementale nette, soit pas moins de 50,01% de voix qui appuient un projet commun, sans recours à des coalitions fragiles, si non c’est la rue qui gouverne. Nous avons conservé une majorité de 70% des voix des Ivoiriens grâce à l’Appel de Daoukro, je ne vois pas de raison d’abandonner cette union des Présidents Ouattara et Bédié pour une Côte d’Ivoire qui gagne. Cela reste ma détermination. Et oui, parce que nous apprenons de nos imperfections et nous savons nous adapter aux défis nationaux, régionaux et mondiaux. Nous sommes déjà en présence de l’alliance qui a prouvé que dans ces conditions elle est capable de tirer la Côte d’Ivoire vers le haut. Elle a formulé une politique publique forte, basée sur les preuves d’analyses socio-économiques et s’est engagée à relever les défis importants de la répartition des richesses et la réduction des inégalités, de la réconciliation nationale et de l’adaptation aux effets du changement climatique par le développement durable, dont les piliers sont la bonne gouvernance, l’accès à l’éducation et les soins de santé pour tous.

Qu’attendez-vous des débats qui auront lieu entre maintenant et les élections de 2020 ? Notamment entre les deux blocs que sont le RHDP-PDCI Renaissance et les partis de l’opposition ?

J’en attends beaucoup, car nous sommes durs à la tâche. Je suis à la tête du pont et 2020, tout en paraissant proche, est encore loin. Il faut utiliser ce temps pour bien travailler. Nous ne nous laisserons pas distraire par la plateforme de l’opposition, car notre mission est de rétablir la haute qualité de la coopération entre les Présidents Ouattara et Konan Bédié.

N’avez-vous pas le sentiment de trahir les militants du PDCI qui vous ont soutenu et accompagné tout au long de votre ascension politique ?

Certainement pas, une trahison n’est pas concevable, cela ne fait pas partie de ma culture politique. J’ai pris le temps de mûrir ma décision. Je me suis adapté en tenant compte des intérêts supérieurs de la Côte d’Ivoire. Maintenant il me reste à entreprendre un patient travail pédagogique, un travail de sensibilisation et d’explication du bien-fondé de cette démarche, auprès des militants PDCI-RDA. Par ailleurs, je prépare un Master II en relations diplomatiques au CAMPC de la Faculté de Sciences politiques à l’Université d’Abidjan Cocody et présenterai ma soutenance au mois de décembre 2019. Si le combat dans lequel je me suis engagé échoue, je quitterai la politique pour servir mon pays en tant que diplomate.