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Côte d’Ivoire- Affaire ‘’Député gifleur’’ : Une grave faute dans la procédure ?

apr-news/ Me Soungalo Coulibaly
Vendredi, 2 février 2018

Côte d’Ivoire- Affaire ‘’Député gifleur’’ : Une grave faute dans la procédure ?

APRNEWS- L’affaire du Député Yah Touré ne cesse de soulever des réactions. Dans cette interview, Me Coulibaly Soungalo livre sa lecture des faits. 

Pour vous, y a-t-il eu vraiment flagrant délit ?

Il faut dire que dans cette affaire, j'ai été approché par l'épouse du Député pour être son conseil. Je suis allé au parquet pour savoir ce qui s'était réellement passé. Il m'a été révélé par le procureur général qu'une policière avait été giflée par mon client. Le procureur général a dit que c'est un cas de flagrance conformément à l'article 92 de la constitution ivoirienne et que de ce fait le Député devrait être jugé. Nous avons négocié avec le procureur général pour que l'affaire quitte le palais de justice pour être réglé à l'amiable. Face à la récupération par les médias et les réseaux sociaux, il fallait trouver une solution idoine.

C’est le comportement de ses collègues députés du Pdci qui a envoyé l'honorable Toure Yah à la Maca ?

Les députés PDCI s'étaient massés devant le violon du palais de justice où se trouvait le député. La situation pouvait dégénérer à tout instant. On peut même dire que cela est arrivé avec des policiers molestés. Certainement le Député pour éviter que les choses aillent plus loin, a demandé à sortir de là. Je crois que c'est le comportement des députés PDCI qui a dû amener le Procureur de la République à prendre ses responsabilités, en décidant d'envoyer le député à la Maca.

Certains de vos collègues estiment qu’il n'y a pas de flagrance, dès que le député a été interpellé 48 heures après l'incident. Est-ce vrai ?

Oui. Le cas de flagrance est quelque chose qui se passe sur place. Mais en ce qui concerne cette affaire, le commissaire de police qui a laissé le député rentrer chez lui, sans même l’auditionner, a commis une faute professionnelle grave. Vous savez qu'il a été convoqué. Mais il n'y a pas de doute. Nous sommes dans un cas de flagrant délit. C'est un agent de police qui a été agressé dans l'exercice de ses fonctions. Si les faits sont avérés, c'est une flagrance et il ne devrait pas laisser le député partir. Il a commis la faute et il a été sanctionné. Ensuite, le député a été convoqué et entendu. C'est normal. Je pense que s'il n'y avait pas de difficulté, on pouvait laisser le député comparaître libre. Bien qu'on soit dans un cas de flagrant délit selon le procureur, on aurait pu dire au député qui a une garantie de représentation : "Va à la maison et reviens dans 15 jours pour jugement"

Source : Le Patriote