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Cop24: Les pays les plus vulnérables luttent déjà pour le climat en Pologne

Apr-News / Cop24: Les pays les plus vulnérables luttent déjà pour le climat en Pologne
Mercredi, 28 novembre 2018

Cop24: Les pays les plus vulnérables luttent déjà pour le climat en Pologne

APRNEWS - Les nations les moins développées ont commencé dès mardi leurs propres négociations, en amont de la Cop24, la Conférence des Nations unies sur le climat, qui se déroulera du 2 au 14 décembre à Katowice, en Pologne. Les plus riches doivent les aider financièrement. Le montant de l'enveloppe est l'un des enjeux de ce sommet.

Mardi après-midi, à Katowice, capitale d’un bassin houiller en pleine reconversion, dans le sud de la Pologne. Rien n’indique que la Cop24 (pour la 24e Conférence des parties, soit 195 pays + l’Union européenne) a commencé. Aucun panneau pour guider les participants, avant d’arriver au vaste bâtiment réservé aux négociations placées sous l’égide des Nations unies…

Les enjeux de ce sommet polonais ne sont pas négligeables. Il doit aboutir à la mise en place opérationnelle des engagements pris lors de l’Accord de Paris, en 2015. Des plans d’actions précis et contraignants doivent être négociés. Les pays signataires devront également définir des financements « climat » qui incluent l’assistance internationale aux victimes des changements climatiques.

Sortir progressivement du charbon

Dans les médias polonais, ce grand rendez-vous international ne fait pas encore la une. Le maire de Katowice, Marcin Krupa, attend pourtant des retombées. La Ville a beaucoup investi pour sortir progressivement du charbon. L’effort n’est pas encore visible. Cette région de Silésie, proche de l’Allemagne et de la République Tchèque, est hérissée de tours fumantes et de terrils noirs… Greenpeace a ruiné la communication du maire, mardi, en grimpant en haut de la tour de Belchatow, la plus grande mine de charbon d’Europe…

Et puis, la COP24 a pour sponsor la Jastrzebska Coal Company...le premier producteur de charbon à coke dans l'Union européennne.

 


Le producteur de charbon JSW SA est le sponsor officiel de la Cop 24. Il exploitait deux mines à Knurov dont une a fermé (ici en photo). | Franck Dubray/OUEST-FRANCE.

 

À la fin de l’été, la Cop24 a intéressé plusieurs journaux de Pologne pour une unique raison : son coût - 60 millions d’euros - avait largement dépassé le montant initial annoncé par le gouvernement : 25 millions !La couverture de l’événement devrait changer ce week-end, lors de l’ouverture officielle des débats et l’arrivée des autres délégations qui dureront jusqu’au 14 décembre.

Les 47 nations les plus vulnérables

Sans attendre les caméras, le groupe des Pays les moins avancés (LDC, en anglais) s’est réuni en pré-Cop24 pour forger un plan de bataille. Ces 47 nations - de l’Afghanistan aux îles Kiribati, en passant par l’Éthiopie - sont les plus vulnérables au changement climatique, sans en être à l’origine, contrairement aux vieilles sociétés industrielles.

À la tribune d’une des salles de négociations, le chef du groupe LDC, Gebru Jember Endalew, ouvre la discussion. Ce scientifique éthiopien, spécialiste de la qualité de l’air, pose les enjeux et passe le micro. « Nous nous mettons d’accord sur une stratégie, quels points nous voulons absolument défendre, sur quels autres nous pouvons négocier et jusqu’où »,nous glisse en aparté Marie-Paule Lusamba Kajinga, négociatrice de la République Démocratique du Congo.

 


Marie-Paule Lusamba Kajinga, négociatrice de la République Démocratique du Congo, défend les intérêts des 47 nations les plus vulnérables au changement climatique. | Franck Dubray/OUEST-FRANCE.

 

Lesquels ? « Silence total », sourit la responsable congolaise, on ne dévoile pas son jeu avant la partie. Elle ajoute que « la relative discrétion » dans laquelle débute cette Cop24 lui convient. « Depuis la Cop21, à Paris, c’est l’hystérie médiatique autour de ces rendez-vous : ce n’est jamais bon de négocier sous une telle pression ».

Une bataille sans les États-Unis

Mais les pays les moins développés ont des arguments. Leurs habitants sont les premières victimes des changements climatiques ; certains fuient déjà les sécheresses ou les inondations à répétition. Or les émissions de gaz à effet de serre, responsable de ces dérèglements, sont reparties à la hausse dans le monde. La température de la planète a déjà augmenté de 1 °C par rapport à l’ère pré-industrielle (en 150 ans). Les études des scientifiques épluchées par les experts du climat (GIEC) montrent qu’une Planète à + de 1,5 °C entraînera des conséquences possiblement irréversibles sur la faune, la flore et l’humanité.

Les dirigeants du monde, via leur équipe de négociateurs, devraient parler d’une seule et même voix de la protection du climat. Mais l’on sait déjà que Trump a retiré les États-Unis de cette bataille, l’Australie et sans doute le Brésil devraient aussi compliquer la tâche de cette Cop24.

Avec Ouest-france