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Congo : dix ans de prison ferme pour dix policiers

Policiers - Prison - Condamnation
Lundi, 14 février 2022

Congo : dix ans de prison ferme pour dix policiers

Quatre policiers congolais ont été condamnés mercredi 9 février à dix ans de prison ferme pour coups et blessures volontaires ayant occasionné la mort d’un homme.

Jugés pour coups et blessures volontaires ayant occasionné la mort d’un homme et l’infirmité de sept autres, dans la période d’octobre 2021 à janvier 2022, quatre policiers congolais ont été condamnés mercredi 9 février à dix ans de prison ferme, et l’État -civilement responsable- à payer des dommages et intérêts. Le verdict est diversement apprécié par les avocats et les défenseurs des droits de l’homme.

Des policiers condamnés à dix ans de travaux forcés. journaldebrazza.com

Le tribunal n’a pas suivi le ministère public qui avait requis vingt ans de travaux forcés. Pour maître Steve Bagne, avocat de la partie civile, ce verdict est dissuasif pour les forces de l’ordre. « Ça doit servir de leçon pour les policiers et les gendarmes censés assurer la sécurité des biens et des personnes ; parce que la justice congolaise travaille », estime-t-il.

Avis partagé par Maître Jean Bantsimba, avocat de l’État : « Ça a un caractère pédagogique pour ceux qui sont encore dans les rangs de la force publique (..). Je pense qu’à l’avenir qu’ils doivent s’abstenir de faire comme ils ont fait. »

Un verdict en revanche loin de satisfaire Jean-Philippe Esseau de la défense.  « Ce ne sont pas des malfaiteurs dans la mesure où ils ont reçu un ordre d’un supérieur hiérarchique pour aller traiter des individus de la façon toujours pratiquée par la police », fait-il observer.

Insatisfait également, le défenseur des droits de l’homme Trésor Nzila qui estime pour sa part que toute la vérité n’a pas été établie : « Nous avons compris que ces crimes ont été commis de façon concertée et coordonnée. Les exécutants ont été condamnés, mais les donneurs d’ordre ont échappé à la justice. »

Ces policiers, ayant parfois filmé leurs agissements, ont été condamnés avec un civil « pour association » de malfaiteurs, tandis que deux autres civils ont quant à eux été acquittés.