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Congés anticipés : Michel Gbagbo condamne la punition des étudiants

Michel Gbagbo - Congés anticipés - APRnews
Lundi, 27 décembre 2021

Congés anticipés : Michel Gbagbo condamne la punition des étudiants

Le fils de l’ancien président Laurent Gbagbo, également membre de la Commune de Yopougon, a démissionné ce dimanche 26 juin condamner l’expédition punitive des autorités ivoiriennes contre une dizaine d’étudiants récemment arrêtés alors qu’ils réclamaient des vacances de Noël anticipées.

"Je condamne les actions des étudiants qui demandent un congé anticipé. Mais la réponse des institutions m’interpelle encore plus. Vous passez le relais aux militaires ? Que dira-t-on demain quand les opposants au régime vous y rejoindront ? Et me donne une touche de déjà-vu Une touche de dictature qui m’interpelle Car aucun de vous ne se demande : Quel est le statut juridique de ces jeunes ? Sont-ils dans un camp militaire ou, comme on dit, dans un « centre de convalescence » civique après une décision de justice ? Cette sanction est-elle imposée par la loi ? Quel tribunal a décidé quand ?

Est-ce une décision de justice de mettre les enfants à genoux au soleil pour faire flotter le drapeau dans leur lycée ? Quel article de notre code pénal prévoit tout cela?

Quel article a permis à Houphouët Boigny de kidnapper ses opposants (notamment étudiants et enseignants) et de les faire déporter vers des camps militaires pour le service militaire ?

Quelle loi a permis à Guei Robert d’enfermer dans un camp militaire des joueurs de football qui, selon lui, n’avaient pas marqué assez de buts ?

Quelle est la “” décision de justice “” qui aurait récemment autorisé des policiers à pénétrer dans les murs d’une cathédrale pour recueillir des médecins au chômage en pleine méditation et les enfermer en préfecture ? N’est-ce pas un déni des droits civils dans tous ces cas ? Et si, à la fin des décennies, mais surtout depuis 2011, nous avions vécu dans un régime militaire qui ne prononçait pas son nom ?

Ne s’agit-il pas de remonter à ces manifestations d’autorité, voire à cet abus d’autorité, de kidnapping ou d’enlèvement pour créer l’illusion que tout va bien et puis justement que rien ne va ? Le but de ces dérapages populistes est-il la lutte contre la pauvreté ou, au contraire, la lutte contre les pauvres au profit d’une minorité aisée, un clan ?

En conclusion, je rappelle que ces élèves ne sont ni des élèves policiers ni militaires et qu’à ma connaissance, cette pratique n’est pas prévue dans l’éducation nationale

Compte tenu de cet échec flagrant de notre modèle éducatif et de cette impuissance envers la jeunesse et la jeunesse, la démission du ministre aurait été plus républicaine Emprisonner les pauvres n’a malheureusement jamais réduit la pauvreté ne réduit pas l’injustice Il en aurait été autrement Les actions menées par ces élèves aujourd’hui sont, selon moi, le résultat d’une décennie de mesures imposées, désastreuses et insignifiantes En vérité, tout le système éducatif est en crise et il mérite d’être repensé pour être inclusif

Enfin Même si ces actes institutionnels étaient réguliers, que ferait-on de l’obligation de protéger l’identité de ces étudiants mineurs ? Tes parents et toi avez-vous accepté une telle présence médiatique sur les réseaux sociaux, notamment votre identité ? Les données personnelles sont-elles devenues un rêve en Côte d’Ivoire aussi, où rien ne semble vraiment aller ?"

Aprnews avec Jeune Afrique