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Congés anticipés : La Fesci accuse le ministère de l’éducation nationale (déclaration)

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Jeudi, 17 décembre 2020

Congés anticipés : La Fesci accuse le ministère de l’éducation nationale (déclaration)

Le phénomène des congés anticipés est aujourd’hui un véritable problème pour le système éducatif ivoirien. Son éradication nécessite donc l’implication de tous les acteurs. C’est dans ce sens que la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) a entrepris depuis des années déjà des campagnes de sensibilisation sur la nécessité du respect du quantum horaire. Cependant, nous ne comprenons pas l’attitude du Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MENET-FP).

Nos campagnes de sensibilisation n’ont non seulement pas reçu le soutien du ministère de tutelle, pis le ministère nous a empêché l’accès aux établissements dans certaines localités sous le prétexte fallacieux que notre organisation n’existe pas dans les lycées et collèges. Les obstacles dressés par le ministère de l’éducation nationale ont mis du plomb dans l’aile de notre campagne de sensibilisation. Ce qui nous amène cette année aux évènements déplorables de GOHITAFLA, GRAND-BASSAM, BOUAFLÉ etc.

Toutefois, ces évènements doivent être dissociés des actions de protestation contre l’exclusion des salles de classe de certains de nos camarades élèves pour non-paiement des cotisations COGES dans des localités telles que ISSIA, SAЇOUA etc.

Quoiqu’il en soit, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), condamne vivement les actes d’anticipation des congés, exhorte l’ensemble des élèves à faire preuve de responsabilité et à l’impérieuse nécessité du respect du quantum horaire et du programme scolaire.

Elle condamne également, avec la dernière énergie, les bavures commises par les forces de l’ordre et demande que les responsables de ces bavures policières répondent de leurs actes devant la loi.

Abidjan, le 14 Décembre 2020

Le Secrétaire Général Saint-Clair ALLAH (NL MAKÉLÉLÉ)

80% des auteurs ne sont pas du système éducatif», selon le ministère de l’Education Nationale

Les établissements scolaires sont le théâtre de violences orchestrées chaque année par des élèves dans le but d’anticiper leur départ en congé de Noël et du nouvel an. Ce phénomène perturbe le quantum horaire, agit sur la qualité des enseignements jugés bas et occasionne d’énormes dégâts matériels. Face à cette situation, le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Technique et de la formation professionnelle s’explique.

« 80% des auteurs des congés anticipés ne sont pas des élèves. Sur 18 000 écoles en Côte d’Ivoire moins d’une dizaine est concernée par ce phénomène de congés anticipés qui n’était pas le cas il y a quatre ans », a révélé Sam Wakouboué, chargé de communication de la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Kandia Camara.

Sous-préfet, Gendarmerie et commandant de Brigade paient les pots cassés

Selon ses dires, le phénomène est en passe d’être jugulé même si des poches de résistances subsistent. Justement cette assertion est corroborée par des mouvements de perturbation des cours par des élèves, notamment à Zuénoula, Dimbokro, Bassam .depuis la semaine du 7 décembre dernier.

La ville de Gohitafla n’a pas été épargnée. Le 11 décembre 2020, des élèves ont incendié la résidence du sous-préfet, saccagé la gendarmerie, le domicile du commandant de brigade « cambriolé », a affirmé Vincent Djè, député de Gohitafla. Des symboles de l’Etat pris d’assaut par des élèves alors que leur présence à l’école a un seul objectif l’apprentissage. Et ce, en représailles à l’interpellation de deux des leurs, jeudi 10 décembre 2020, au cours d’un mouvement d’humeur pour réclamer des congés anticipés. Les congés anticipés dans les établissements scolaires occasionnent d’énormes dégâts matériels, a un impact sur le quantum horaire, la qualité des enseignements jugés bas au regard des résultats scolaires.

De 2015 à 2017, le taux de réussite aux examens du BEPC et du baccalauréat s’élève respectivement à 59,27% et 42,35% selon des statistiques de la Direction des Stratégies, de la Planification et des Statistiques (DSPS). L’école ivoirienne a réalisé, dans cet intervalle, des prouesses plutôt particulières dans le domaine de l’éducation. Mais les bouleversements survenus de 2018 à 2019 vont avoir des conséquences sur les rendements des élèves de la 3e et de la classe de Terminale connaissent des chutes respectives de 60,14% et 49,09 % en 2018, et de 57,31% et 41,23% en 2019, soit une différence de 2,83% au Bepc et 4,86% au Bac.

La trouvaille de Kandia Camra pour arrêter l’hémorragie

Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle ne baisse pas les bras face à ce fléau qui en décembre 2019 a occasionné le décès de trois élèves dans des agressions de toute sorte. C’est dans ce cadre qu’elle a initié des campagnes de sensibilisation et a pris des mesures.

« Les élèves pris dans le lot sont exclus temporairement de l’école ivoirienne à l’issue d’un conseil de discipline en présence de leurs parents. Les casseurs non élèves sont traduits devant les tribunaux », a expliqué Sam Wakouboué, chargé de communication de la ministre Kandia Camara. Non sans condamner les violences provoquées par certains élèves dans le but d’anticiper un départ en congé de Noël et du nouvel an prévus du 18 décembre après les cours du soir au 03 janvier 2021 inclus. Puisque dira-t-il, le respect du calendrier scolaire, des volumes d’apprentissage demeurent la condition sine qua non pour présager de meilleurs résultats en fin d’année.

En dehors des sanctions disciplinaires et des sanctions judiciaires, le ministère de l’Education nationale a pris d’autres mesures. A savoir le renforcement des activités sportives, les devoirs de niveau dans les dernières semaines proches des congés et la mise en Place des cellules de sécurité permettant de lutter contre le phénomène.

La sensibilisation comme moyen pour une prise de conscience

Consciente de cette situation la ministre a lancé un appel aux parents d’élèves.  « Parlez à vos enfants, il faut que le parent s’assure effectivement que son enfant se rend à l’école », a-t-elle soutenu en marge des échanges qu’elle a eus avec la presse après examen du projet de loi de finances portant budget de l’Etat pour l’année 2021 relatif à l’Enseignement, à la formation et à la Recherche au sénat à Yamoussoukro.

« Un programme scolaire est la somme d’un calendrier de tâches. Ces tâches ont besoin d’être exécutées si nous voulons qu’il y ait de bons résultats. Les vacances de Noël sont fixées au 18 décembre et non avant. Je demande aux parents de sensibiliser leurs enfants », a-t-elle expliqué. Outre les parents, des élèves, des administrations et des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont pris l’engagement d’agir ensemble contre les départs anticipés en congés scolaires dans plusieurs villes du pays notamment Gagnoa. Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle (MENETFP) a affiché sa volonté d’endiguer le phénomène des départs anticipés des élèves aux différents congés dans les établissements scolaires en Côte d’Ivoire. Et cela en initiant des tournées dans les établissements scolaires à l’intérieur du pays. Kandia Camara était donc au lycée moderne de Dimbokro, le mercredi 25 novembre 2020 et dans ce mois de décembre à Yamoussoukro, à Bouaké…. L’objectif de son département ministériel est de mettre à la disposition du pays des ressources humaines compétitives. D’où les efforts consentis pour rendre la gratuité de l’école effective.

« La formation d’un élève du primaire revient à 97 000 F Cfa par an. Aujourd’hui l’école est gratuite au niveau du primaire (Pas de frais d’inscription. Le kit scolaire est offert à tous les élèves de Côte d’Ivoire au niveau primaire, table-bancs). Au niveau du secondaire le coût de la formation d’un élève varie de 200 000 à 400 000 FCFA. Mais il est demandé 6 000 F CFA de frais d’inscription aux parents », a-t-elle expliqué avant d’affirmer que des réflexions sont menées pour repenser l’école ivoirienne et son financement. « J’invite les parents d’élèves à mener les réflexions avec nous afin que nous puissions offrir aux élèves une formation de qualité »

Connectionivoirienne