Vous êtes ici

Back to top

Conflit sur la pêche : la France évoque l’indemnisation des navires sans licence, un « fiasco » pour les pêcheurs

Aprnews - Conflit sur la Pêche - Indemniser les Pêcheurs Français - Navires Sans Licence - Economie - Actualité - France
Vendredi, 19 novembre 2021

Conflit sur la pêche : la France évoque l’indemnisation des navires sans licence, un « fiasco » pour les pêcheurs

La ministre de la mer Annick Girardin a évoqué une enveloppe de 40 à 60 millions d’euros pour indemniser les pêcheurs français dont les navires n’obtiendront pas de licence, dans le cadre du conflit avec le Royaume-Uni. Les professionnels dénoncent un renoncement de la France.

« Ça veut dire que c’est la fin » : les pêcheurs français ont exprimé jeudi 19 novembre leur colère après que la ministre de la mer, Annick Girardin, a évoqué un plan d’indemnisation pour ceux qui ne pourraient plus travailler à cause du Brexit.

L’annonce a fait l’effet d’une bombe aux assises de la mer organisées à Saint-Pol-de-Léon (Finistère), où élus locaux et professionnels ont immédiatement rejeté l’hypothèse d’un « plan massif de destruction des bateaux » pendant que les négociations se poursuivent avec Londres. Mais aussi dans les ports français dont l’activité dépend largement des eaux britanniques. « La défaite, elle était prévisible (…). C’est un fiasco », a réagi Pascal Delacour, patron d’un chalutier de Granville (Manche), en face de Jersey. « La France a baissé son froc et a abandonné ses jeunes marins car c’est surtout eux qui n’ont pas de licences. »

 

Pour les pêcheurs, « le gouvernement baisse pavillon »

Annick Girardin a précisé qu’« une enveloppe de 40 à 60 millions d’euros » pourrait « être mise sur la table », abondée par des fonds européens destinés à accompagner les conséquences du Brexit, afin d’indemniser les pêcheurs dont les navires ne pourront pas être repris et finiront à la casse.

« Le gouvernement est désarmé. Le plan de sortie de flotte, c’est le couperet. Ça veut dire que c’est la fin. Le gouvernement baisse pavillon, alors qu’il avait promis des mesures de rétorsion », reproche le président du comité régional des pêches Hauts-de-France, Olivier Leprêtre.

Face au tollé, la ministre a passé une heure en fin de journée avec les professionnels. La « priorité du gouvernement est d’obtenir des licences », mais « cela n’empêche pas de prévoir l’avenir de la filière », y compris en indemnisant ceux qui resteraient à quai, a-t-elle insisté.

La France réclame encore 150 licences

Elle a concédé que son discours du matin avait pu donner l’impression à certains que la France « baissait les bras », mais assuré qu’elle « continuerai (t) à (s) e battre au côté des pêcheurs pour que personne ne reste sur le bord de la route ».

En vertu de l’accord du Brexit signé fin 2020 entre Londres et Bruxelles, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu’ils y pêchaient auparavant.

Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir. Dans les zones encore disputées, les gouvernements de Londres et des îles Anglo-Normandes ont accordé à ce jour près de 220 licences définitives. La France réclame encore quelque 150 licences (contre 170 il y a un mois), selon un décompte de l’AFP.

Aprnews avec La-croix