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Colombie: l'armée annonce la mort d'un chef de l'ELN

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Mardi, 28 septembre 2021

Colombie: l'armée annonce la mort d'un chef de l'ELN

L’un des principaux commandants de l’ELN, la dernière guérilla encore active en Colombie, Ogli Angel Padilla Romero, alias « Fabian », est décédé ce mardi de ses blessures suite à un bombardement de l’armée. 

La mort du dirigeant de l’ELN a été annoncée en personne par le ministre de la Défense Diego Molano. « Il a été retrouvé blessé hier (lundi), caché sous des arbustes et la végétation. Il était très proche de l'endroit où le bombardement a eu lieu », a-t-il expliqué devant la presse. Fabian est décédé ce mardi matin dans un hôpital de Cali, a précisé le ministre.

La presse colombienne diffuse des images et des vidéos qui montrent le transport du blessé par des soldats colombiens. Les premiers soins lui ont été apportés par les infirmiers militaires, selon le commandant des forces armées.  

Visé par un mandat d'arrêt

En fait, cela fait deux semaines que l’armée a bombardé l’un des bastions de cette guérilla dans le département du Choco, sur la côte pacifique du pays. Six combattants de l’ELN ont été tués lors de cette opération militaire. Les autorités soupçonnaient la présence de Fabian sur les lieux du bombardement après avoir retrouvé des affaires lui appartenant parmi les victimes. « C'était un criminel très dangereux, auteur de nombreux meurtres, enlèvements (...), un trafiquant de drogue » et responsable du déplacement de  « milliers de personnes », a ajouté le ministre de la Défense.

Le commandant Fabian faisait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes de rébellion, enlèvement et homicide. Selon le gouvernement colombien, il était également à l’origine d'attaques contre la police lors des manifestations antigouvernementales massives qui ont secoué le pays entre mai et juin dernier.  

Un coup sévère pour l'ELN

La mort de Fabian est un coup sévère porté à l’Armée de libération nationale qui a déjà perdu en octobre dernier le commandant « Uriel », l'un des dirigeants emblématiques de cette guérilla. De son vrai nom Andres Vanegas, il avait été tué, à 41 ans, lors d'une opération de l'armée dans cette même région du Choco.

Fabian, comme Uriel, incarnait la nouvelle génération au sein de l'ELN, une organisation née en 1964 et dirigée par des guérilleros âgés aujourd'hui en moyenne de plus de 60 ans et qui font tous l'objet de multiples mandats d'arrêts. L'ELN compterait près de 2 300 combattants avec des réseaux de soutien dans les zones urbaines.

Après un attentat en janvier 2019 contre l'école de police de Bogota, dans lequel 22 cadets avaient été tués, le président colombien Ivan Duque a rompu les négociations avec l'ELN que son prédécesseur Juan Manuel Santos (2010-2018) menait à Cuba. Il exige que La Havane livre la délégation de l'ELN restée depuis dans l'île, ce que les autorités cubaines refusent.

Position ambiguë de Duque

Pour Sébastien Velut, professeur de géographie à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine (Iheal), la mort de Fabian est hautement symbolique, alors qu'il y a cinq ans, la Colombie signait les accords de paix avec la guérilla des FARC. Elle renforce la position ambiguë du président colombien Ivan Duque.

"Cinq ans après les accords de paix, il n'y a toujours pas la paix en Colombie. On en a un exemple supplémentaire. Ivan Duque a toujours prôné une position dure par rapport aux guérillas, à toujours pris ses distances par rapport à l'accord de 2016 et ça fait partie de sa politique y compris dans sa dimension de communication de montrer à la fois que les guérillas sont toujours présentes et de justifier donc les violences de l'armée envers ces guérillas. Certes l'ELN est responsable de violences [...] mais les groupes paramilitaires dont on parle peut sont tout aussi responsables de ces violences et ne sont pas soumis au même type de répression."

Aprnews avec Rfi