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Ce que cachait le retour précipité du Premier ministre

Aprnews - Ce que cachait le retour précipité du Premier ministre - Actualité - Abidjan - Cote d'Ivoire
Jeudi, 9 juillet 2020

Ce que cachait le retour précipité du Premier ministre

Le retour précipité du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, suivi de son décès moins d’une semaine après son arrivée en Côte d’Ivoire, continuent d’alimenter la réflexion et les débats. Selon LSI Africa, AGC se sachant sur sa fin a décidé de rentrer au pays pour mourir sur sa terre natale, comme le veut la tradition dans la famille du patriarche Péléforo Gon Coulibaly.

Tout est allé très vite ce mercredi 8 Juillet 2020. En plein Conseil des ministres au palais présidentiel, sis au Plateau à Abidjan, Amadou Gon Coulibaly a été pris d'un nouveau malaise cardiaque, quasiment identique à celui du 2 mai 2020, mais, cette fois, il lui aura été fatal.

Un témoin de la scène qui requiert l'anonymat est formel : "avant de quitter le palais présidentiel pour la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (PISAM), on savait déjà que cela allait être compliqué pour le PM et que ses chances de survie étaient infimes", nous confie notre interlocuteur. 

Selon nos informations, le Président ivoirien Alassane Ouattara s'est déplacé à la PISAM pour être aux côtés de son "jeune frère" qui s'est écroulé sous ses yeux en plein Conseil des ministres. S'il a été très inquiet et a, un temps, envisagé une seconde évacuation sanitaire en urgence de son dauphin, Alassane Ouattara s'est littéralement effondré en larmes lorsque les médecins lui ont annoncé la mauvaise nouvelle, après avoir tenté pendant une quarantaine de minutes de réanimer le Premier ministre ivoirien. Le Président ivoirien, les jambes lourdes, le regard vide, quasiment groggy, a quitté la PISAM avec tristesse, colère, et inquiétude. Il venait de laisser le corps sans vie de son ami fidèle, son jeune frère et son confident. 

Mort inévitable ? 

La mort de Amadou Gon Coulibaly aurait-elle pu être évitée ? Rien n'est moins sûr. Lors de notre publication du 22 juin dernier, LSI AFRICA avait mis en évidence les doutes de John Bernie Grown, cardiologue intervenant au centre hospitalier et universitaire vaudois en Suisse, sur la capacité du Premier ministre ivoirien à se lancer dans une bataille politique harassante. Le cardiologue suisse était péremptoire dans ses développements : "je n'ai pas des éléments précis des examens du Premier ministre ivoirien, mais je vais essayer de vous expliquer en quelques mots ce qui se fait dans le cas des greffes de cœur. Tout d'abord, une hospitalisation de trois semaines à un mois est nécessaire, suivie d'un séjour dans un centre de convalescence, afin de mettre en place une réadaptation progressive à l'effort. Le cœur greffé n'est plus innervé. Il bat plus vite au repos et réagit plus lentement en cas d'exercice physique. Après la transplantation, les personnes greffées sont plus vulnérables aux infections. Pendant les deux à trois premiers mois, il leur est conseillé d’éviter les lieux publics surpeuplés (cinémas, théâtres, restaurants, etc.). Dans un contexte de crise sanitaire mondiale, le Premier ministre ivoirien doit être "ultra protégé", et en principe, en accord avec son médecin, la reprise de l’activité professionnelle est possible dans les trois à six mois après la transplantation", avait-il indiqué. Seulement 16 jours après notre publication, Amadou Gon Coulibaly est mort. 

Au lendemain du drame, et selon des informations LSI AFRICA, le Premier ministre ivoirien se savait sur la fin. Les médecins français qui l'ont soigné en auraient informé le Président Alassane Ouattara. Mais dans la famille du patriarche Péléforo Gon Coulibaly, un "Gon Coulibaly" ne meurt pas à l'étranger, d'où son retour au pays le 2 Juillet, suivi 6 jours plus tard de son décès. 

Le plan secret de Alassane Ouattara 

Depuis mercredi, au sein du RHDP, plusieurs membres influents du parti ne cachent plus leur souhait de susciter la candidature du Président ivoirien pour un troisième mandat. Si Alassane Ouattara l'accepte, il pourrait retrouver de vieilles connaissances : le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), principale formation de l'opposition, sera représenté à l'élection présidentielle par l'ancien chef de l’État Henri Konan Bédié, 86 ans. Un visiteur nocturne du Président ivoirien affirme que ce dernier verrait bien Patrick Atchi lui succéder, même si son épouse, Dominique Ouattara, pencherait plus pour Hamed Bakayoko. Wait and see.

LSI Africa
Le titre et le chapeau sont de la rédaction