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Cap-Vert: l’embarrassante affaire du diplomate vénézuélien Alex Nain Saab

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Vendredi, 18 juin 2021

Cap-Vert: l’embarrassante affaire du diplomate vénézuélien Alex Nain Saab

Le Président du Cap-Vert, Jorge Carlos de Almeida Fonseca, devait se voir décerner le titre de  docteur honoris causa de l’université Portucalense Infante D. Henrique de Porto cette semaine. Au même moment, de retour au Cap-Vert, un diplomate vénézuélien de 49 ans passera le 369e jour d’une détention illégale après avoir été interpellé sans base légale sur l’Île de Sal – une des îles de l’archipel du Cap-Vert- nous révèle une source anonyme.

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Le diplomate Alex Nain Saab Morán a été illégalement arrêté le 12 juin 2020 en réponse à une prétendue notice rouge d’Interpol émise à son encontre par les Etats-Unis, nous indique une source proche du diplomate.

Au moment de son arrestation, Alex Saab était en mission humanitaire commandée et voyageait à cette fin du Venezuela en Iran. Sa présence au Cap-Vert devait être une simple escale de ravitaillement. A ce jour, aucun mandat d’arrêt n’a été présenté. Il s’est même avéré, dans un second temps, que la notice rouge d’Interpol, depuis retirée, n’avait été émise qu’à la suite de l’arrestation d’Alex Saab.

Cette notice n’avait pour raison d’être que des motivations politiques des autorités américaines pour mettre un terme au soutien de l’ambassadeur Alex Saab au Venezuela. Alex Saab travaillait en effet à la fourniture de biens et services au peuple vénézuélien (colis alimentaires, maisons préfabriquées, matériel médical anti-covid…). 

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Des accusations similaires de blanchiment d’argent ont récemment été classées sans suite par le bureau du procureur à Genève. 

Il est évident que les raisons et les objectifs de l’arrestation d’Alex Saab sont purement politiques. Il se retrouve, en dépit de son immunité diplomatique, pris entre les feux croisés de la justice extraterritoriale américaine.

Promu docteur honoris causa, Jorge Carlos de Almeida Fonseca est reconnu comme un homme d’Etat hors du commun et un juriste hors pair. Il est également récompensé pour son action politique en faveur de l’indépendance des peuples, en particulier du peuple cap-verdien, en faveur de la démocratie et de la coopération internationale. 

Ce ne sont pourtant pas les caractéristiques dont le Président Fonseca a fait preuve dans ce dossier. Le Gouvernement du Cap-Vert, sous la présidence de Jorge Carlos de Almeida Fonseca, a de manière répétée ignoré des décisions judiciaires et des traités internationaux.

Alex Saab, en tant qu’ambassadeur, bénéficie de l’immunité diplomatique. Le Cap-Vert est également membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Le pays s’est à ce titre engagé à respecter les règles de droit de la zone. Lorsque la cour de justice de la Cedeao a statué, le 15 mars 2021, que la détention de l’ambassadeur Alex Saab était illégale, que la procédure d’extradition vers les Etats-Unis engagée à son encontre devait être interrompue, qu’il devrait être libéré sur le champ et qu’il devrait être indemnisé pour le tort qui lui a été causé, le Gouvernement du Cap-Vert a opté pour une désobéissance ouverte de la décision et a refusé de s’y conformer. 

Une telle attitude reviendrait à ce que le Portugal s’affranchisse en toute conscience des règles de l’Union européenne et de ses tribunaux, pour céder aux caprices des Etats-Unis. Dit autrement, le Cap-Vert se met dans le rôle d’un vassal des Etats-Unis. 

Dans un article récent, Daniel Friedman, un ancien procureur et conseiller gouvernemental aux Etats-Unis, écrit qu’Alex Saab risque 160 ans de prison. Une peine qui reviendrait donc à la prison à vie, soit à la peine de mort ce qui rend l’extradition d’Alex Saab impossible selon la constitution cap-verdienne. 

  Pour bien cerner le dossier, nous avons tenté en vain de joindre les autorités cape verdiennes dans cette embarrassante affaire qui pollue l’atmosphère politique entre le Venezuela et le Cape-Cert en dépit  des interventions souterraines du président du Ghana.

Aprnews avec Financial afrik