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Candidature RHDP pour 2020, si seulement Soro avait été patient…

APRnews - Guillaume Soro - Actualité - Politique - Abidjan - Côte d'Ivoire
Mardi, 30 juin 2020

Candidature RHDP pour 2020, si seulement Soro avait été patient…

L’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Kigbafori Soro a-t-il bien fait de se séparer, aussi vite, de ses compagnons du pouvoir ? Les faits semblent pour le moins lui donner tort, si l’on observe la situation à laquelle est confrontée le parti au pouvoir, le RHDP, à 4 mois de l’élection présidentielle.    

La date de la présidentielle en Côte d’Ivoire est, pour l’heure, maintenue au 31 octobre 2020. Et le RHDP au pouvoir reste à l'heure actuelle la seule formation politique à avoir désigné son candidat, en la personne du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly (le 13 mars 2020). Mais, depuis le 1er mai 2020, ce dernier est maintenu hors du pays (en France) par un mal pernicieux. Une situation handicapante pour le parti, en cette période de précampagnes où les prétendants sérieux à la magistrature suprême affûtent leurs armes. Avec cette absence prolongée du candidat Amadou Gon Coulibaly, de plus en plus de voix se lèvent au sein du parti pour s'interroger quelle personnalité pourrait constituer le plan B, au cas où Gon viendrait à être définitivement “out“ pour la course à la présidentielle. Guillaume Soro aurait alors été inéluctablement l’homme de la situation. « Il a mal fait de n’avoir pas adhéré au RHDP et d’avoir quitté l’équipe. C’est une certitude. Au moment où il partait, nous n’avions pas encore désigné notre candidat. Qui dit que cela n’aurait pas été lui ? La porte du RHDP lui reste toujours ouverte », a confié à APRnews, Brou Serge Anicet, coordonnateur associé du RHDP dans la région de la Marahoué (Bouaflé).

« Mon destin est formidable »

Au RHDP, le départ de Guillaume Soro reste toujours au travers de la gorge de la jeunesse et de certains cadres. Lui qui, au terme de la crise post-électorale, était perçu comme le successeur désigné d’Alassane Ouattara. En mars 2012, son élection forcée à la tête de l’Assemblée nationale (à 39 ans, au lieu de 40 ans requis par la Constitution), avait fini de convaincre les observateurs sur cet état de fait.
Interrogé par Jeune-Afrique le 8 mars 2012, alors qu’il venait à peine de démissionner de la Primature, en attendent son élection quatre jours plus tard à la tête de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro s’était lâché en disant : « Mon destin est formidable ». La disant, Guillaume Soro montre ainsi qu’il comprend qu’en le faisant élire président de l’Assemblée nationale, Ouattara accepte de faire de lui son dauphin constitutionnel. C’est pour quoi, une fois à la tête de l’hémicycle, il dira : « Je mesure pleinement la confiance que me fait Alassane Ouattara. J’imagine qu’il a dû peser, soupeser et repeser cette décision ». En d’autres termes, Alassane Ouattara ne le voyait pas forcement d’un mauvais œil, Guillaume Soro lui succéder à la tête de la Côte d’Ivoire.
En tout cas, dans l’opposition, on se prépare activement à cette présidentielle 2020. À 86 ans, l'ex-président ivoirien Henri Konan Bédié est annoncé comme candidat du PDCI-RDA son parti, tandis que Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont sur le point de rentrer au pays, après leur acquittement à la CPI.

La rédaction APRnews
Anne-Marie Kacou