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Cameroun : Une résidence neuve pour le président du Conseil constitutionnel

apr-news/ le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana
Jeudi, 25 octobre 2018

Cameroun : Une résidence neuve pour le président du Conseil constitutionnel

APRNEWS- Timing étonnant que de lancer un appel d'offres en vue de la construction d'une nouvelle résidence à 272,6 millions de francs CFA pour le président du Conseil constitutionnel au lendemain de l'annonce par celui-ci de résultats contestés.

Ainsi, alors que la veille, le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, annonçait Paul Biya vainqueur de l'élection présidentielle, le gouvernement a fait savoir, le 23 octobre, qu'un appel d'offres avait été lancé pour la construction d'une toute nouvelle résidence de fonction lui étant destinée. Et ce, « dans la perspective du développement du patrimoine national », a fait savoir le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières dans un communiqué publié mardi dans le journal d'État Cameroon Tribune. Une somme totale prévisionnelle de 272,6 millions de francs CFA, soit 415 000 euros, a été allouée pour la construction de ladite résidence qui sera située à Bastos, un quartier huppé de Yaoundé. Les candidats à l'appel d'offres doivent déposer leur candidature au plus tard le 28 novembre. L'entité choisie pour la construction de la propriété aura alors huit mois pour achever les travaux de construction, indique l'AFP.

Un timing curieux et des polémiques inévitables

Une annonce qui ne manquera pas d'alimenter les polémiques à propos de l'institution. Les membres du Conseil constitutionnel, nommés par le président Biya, ont en effet été largement accusés par l'opposition d'être partiaux en faveur du président sortant – 85 ans dont 35 au pouvoir – candidat à sa réélection. Durant l'examen par le Conseil des recours post-électoraux, un avocat de Maurice Kamto, le candidat de l'opposition officiellement arrivé deuxième, mais qui revendique la victoire, avait ouvertement dénoncé les «  affinités  » du président du Conseil constitutionnel avec le pouvoir en place. «  Personne n'ignore que dans votre cas, votre épouse est députée du RDPC  », le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti au pouvoir, avait dénoncé l'avocat cité par l'AFP. Il avait aussi demandé la récusation de six membres du Conseil dont son président. Pour certains, la construction d'une telle résidence est « perçue comme une récompense au président [...] pour le travail accompli en faveur de son « maître », le chef de l'État qui l'a nommé en mars dernier ainsi que les dix autres membres de la cette institution », note le site d'informations Cameroun Web.

Avec AFP