A la surprise générale, la statue en bronze de 5 mètres de l’ancien président Thomas Sankara, partie intégrante du projet de mémorial portant son nom, avait été rejeté en mars 2019 par le public, car  ne restituant  pas fidèlement les traits de son visage.  Le sculpteur Jean Luc Bambara,  commis à la tâche, a dû retourner dans ses ateliers  pour sortir  une œuvre  plus  appréciable.

D’un coût de 150 millions F CFA, somme entièrement financée par l’Etat burkinabè, le monument retouché comporte également  les bustes  des 12 compagnons d’infortune du père de la révolution d’août 1983. L’œuvre a été dévoilée, dimanche, dans les locaux du Conseil de l’Entente à Ouagadougou où elle trône, en présence de nombreux partisans de l’ex-chef de l’Etat, assassiné le 15 octobre 1987 et de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Affaires Etrangères, Alpha Barry.  « Nous avons travaillé à un moment donné où les aléas climatiques n’ont pas été favorables. Ce résultat n’est pas celui auquel on s’attendait. On pouvait faire mieux », a indiqué le sculpteur Bambara, qui a passé quasiment une année à retravailler la statue. Mais à peine le monument dévoilé, que les critiques ont repris de plus belle sur les réseaux sociaux, certains internautes  estimant qu’il ne ressemble toujours pas à Thomas Sankara. En réaction,  le secrétaire général du Comité international mémorial Thomas Sankara ( CIM-TS), Luc Damiba, a estimé que la perfection n’est pas de ce monde.  « Nous ne sommes pas fermés à ce que des Coréens, des Chinois ou d’autres nationalités puissent nous appuyer pour qu’on ait des statues de meilleure qualité. Ce n’est pas exclu. Mais pour l’instant, nous sommes fiers de cette statue et nous l’assumons », a-t-il déclaré.

Le mémorial Thomas Sankara est un vaste projet de plus de 24 milliards de CFA, comprenant plusieurs infrastructures.   

Patrick De Laplume