Vous êtes ici

Back to top

Birmanie : Sept ans de prison pour avoir critiqué Aung San Suu Kyi

apr-news/ Sept ans de prison pour avoir critiqué Aung San Suu Kyi
Mercredi, 19 septembre 2018

Birmanie : Sept ans de prison pour avoir critiqué Aung San Suu Kyi

APRNEWS- Un ex-commentateur politique, proche de la junte, avait émis des critiques sur la dirigeante dans des messages postés sur Facebook.

Un ancien commentateur politique birman a été condamné mardi à sept ans de prison pour avoir critiqué la dirigeante Aung San Suu Ky, au pouvoir depuis 2016.

Proche de la junte militaire, Ngar Min Swe a été reconnu coupable de « sédition » pour « avoir écrit des posts abusifs sur Facebook contre la Conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi, donnant aux gens des idées fausses sur elle », indique un porte-parole du tribunal, Htay Aung.

Sur Facebook, le journaliste s’est notamment emporté contre l’accolade que Barack Obama, alors président, avait donnée à l’ex-dissidente lors de sa visite en 2014. Il y voit un outrage à la culture birmane, très pudique. Aung San Suu Kyi apparaît sur les photos de l’époque très gênée, et l’histoire avait à l’époque fait couler beaucoup d’encre.

Un proche de la junte militaire

« Obama est venu deux fois. Donald Trump pas encore. Attendez-vous à un baiser… Venez avant 2020 », écrit-il notamment. Il fait référence aux élections législatives qui, dans deux ans, risquent de remettre en jeu la domination au Parlement du parti de la prix Nobel. Selon les commentateurs politiques, le parti des anciens dirigeants de la junte pourrait bien créer la surprise.

Ngar Min Swe écrivait dans le journal officiel Global New Light of Myanmar à l’époque de la junte militaire. Il est connu depuis des années pour ses prises de position contre l’ex-dissidente.

Cette affaire survient alors que la dirigeante birmane est empêtrée dans la gestion de la crise des Rohingyas, dénoncée par l’ONU comme un génocide par l’armée birmane. Elle a justifié la semaine dernière, à Hanoï, l’emprisonnement de deux journalistes de Reuters après leur enquête sur un massacre de Rohingyas. Elle affirme que son pays est un « Etat de droit », mais l’indépendance de la justice est sujette à caution.

Avec Le Parisien