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APRNEWS : Près du centre de la Terre, des montagnes cinq fois plus grandes que l'Everest

Centre de la terre - Montagnes - découverte
Vendredi, 7 avril 2023

APRNEWS : Près du centre de la Terre, des montagnes cinq fois plus grandes que l'Everest

APRNEWS - Les lecteurs et lectrices de Jules Verne verront dans la récente découverte un clin d'œil de la géologie au visionnaire nantais. Et si le vieux maître américain de l'horreur H. P. Lovecraft a leur préférence, peut-être quelques sueurs froides couleront au souvenir des Montagnes hallucinées.

APRNEWSComme le rapporte Motherboard, une équipe de scientifiques a ainsi publié dans Science Advance un article présentant ses découvertes à la fois passionnantes et mystérieuses: il existe, près de ce centre de la Terre que l'on connaît si mal, des structures ressemblant à des «montagnes» et pouvant atteindre jusqu'à cinq fois la hauteur de l'Everest.

C'est à ce que l'on nomme la «limite noyau-manteau» ou la «discontinuité de Gutenberg» (en anglais la «core-mantle boundary» ou CMB) que l'équipe s'est intéressée. Comme son nom l'indique, celle-ci marque la jonction entre le cœur de la Terre et son manteau. Comme son nom ne l'indique en revanche pas, elle est située à environ 2.900 kilomètres de profondeur.

L'humain ayant ses limites, notamment lorsqu'il est plongé dans du magma en fusion, la CMB est bien entendu inaccessible à ses recherches in situ. Mais pas à la finesse de ses capteurs placés en surface et destinés à analyser la propagation des ondes sismiques, qui peuvent donner des indices solides sur les structures et formes qui se planquent loin de nos yeux comme de nos pieds.

En l'occurrence, c'est sur l'Antarctique que l'équipe menée par Samantha Hansen, géologue pour l'université de l'Alabama, a posé son stéthoscope pour planète. L'absence d'activité humaine et du bruit qu'elle provoque permet le recueil de données beaucoup plus sensibles et sûres.

Terre dans la Terre

Les scientifiques se sont intéressés à un phénomène déjà connu, mais restant encore largement mystérieuxles «ultra-low velocity zones» (ULVZ), ou «zones à très faible vitesse» en français, des structures situées près du centre de la planète où les ondes sismiques ralentissent sensiblement et qui sont les témoins du très lointain passé de la boule sur laquelle nous nous situons.

Les ULVZ semblent ainsi être de très anciens fonds marins, que la subduction (le processus d'enfoncement d'une plaque tectonique sous une autre) a lentement mais sûrement poussés vers les lointaines entrailles terrestres. Et ces zones révèlent de sacrés secrets, comme ces structures parfois géantes ressemblant à des montagnes des profondeurs.

Si les ultra-low velocity zones sont connues depuis des décennies, l'équipe a été surprise de découvrir, dans une zone de l'hémisphère Sud moins explorée jusqu'à maintenant, un nombre important de ces structures plutôt mystérieuses et de tailles variables.

Surtout, leur étude permettra sans doute de mieux comprendre les effets qu'elles ont sur nos vies à la surface: malgré la profondeur, ces paysages interdits aux humains ne sont pas sans conséquences sur le fonctionnement de la planète qu'ils habitent.

Elles pourraient ainsi jouer un rôle crucial dans l'existence même comme dans les évolutions du champ magnétique terrestre qui, en nous protégeant des particules mortelles des vents solaires, rend la Terre (et d'autres planètes?) habitables.

Ces structures pourraient aussi directement jouer un rôle sur les activités géologiques et volcaniques en surface, offrant aux rejets dans l'atmosphère de certains «points chauds» une composition chimique singulière, comme c'est le cas à Hawaii.