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APRNEWS - Mission Dart de la Nasa : les images incroyables de l’impact avec un astéroïde

Espace - Astéroïde - DART
Mardi, 27 septembre 2022

APRNEWS - Mission Dart de la Nasa : les images incroyables de l’impact avec un astéroïde

APRNEWS - C’est une première pour l’Humanité, et elle est digne d’« Armageddon » et d’Hollywood. Dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 septembre, la sonde de la mission Dart de la Nasa est parvenue à percuter, à onze millions de kilomètres de la planète Terre, un astéroïde. Un test qui vise à dévier la trajectoire du corps céleste et à apprendre à se protéger d’une potentielle menace future.

APRNEWS - Le vaisseau, plus petit qu’une voiture, a foncé à une vitesse de plus de 20 000 kilomètres / heure sur sa cible, atteinte à l’heure prévue (1h14 du matin en France, 19 heures 14 sur la côte Est des États-Unis). Les équipes de la Nasa, réunies au centre de contrôle de la mission dans le Maryland, ont explosé de joie au moment de la collision, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Quelques minutes avant, l’astéroïde Dimorphos, situé à environ 11 millions de kilomètres de la Terre, a peu à peu grandi sur les spectaculaires images retransmises en direct par le vaisseau. On pouvait y distinguer clairement les cailloux à sa surface grise, juste avant que les images stoppent au moment de l’explosion.

« Nous sommes embarqués dans une nouvelle ère, où nous avons potentiellement la capacité de nous protéger d’un impact d’astéroïdes dangereux », a déclaré Lori Glaze, directrice des sciences planétaires à la Nasa.

Un télescope placé à l’Observatoire astronomique sud-africain du Cap a également capturé ce moment, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

« Les Terriens peuvent désormais dormir sur leurs deux oreilles »

Dimorphos fait environ 160 mètres de diamètre et ne représente aucun danger pour notre planète. Il est en réalité le satellite d’un plus gros astéroïde, Didymos, dont il faisait jusqu’ici le tour en 11 heures et 55 minutes. La Nasa cherche à réduire l’orbite de Dimorphos de 10 minutes, c’est-à-dire à le rapprocher de Didymos, soit en clair à modifier sa trajectoire grâce à la puissance de l’impact.

Il faudra attendre entre quelques jours à quelques semaines avant que les scientifiques puissent confirmer que cette trajectoire de l’astéroïde a bien été altérée. Ils le feront grâce aux télescopes sur Terre, qui observeront la variation de l’éclat lorsque le petit astéroïde passe devant et derrière le gros.

Si le but reste ainsi modeste comparé aux scénarios catastrophes de films de science-fiction comme « Armageddon », cette mission de « défense planétaire », nommée Dart (« fléchette », en anglais), est la première à tester une telle technique. Elle permet à la Nasa de s’entraîner au cas où un astéroïde menace un jour de frapper la Terre. « Je pense que les Terriens peuvent désormais dormir sur leurs deux oreilles, ce sera mon cas », a lancé Elena Adams, une ingénieure de la mission.

Le vaisseau avait voyagé durant dix mois depuis son décollage, en Californie. Pour atteindre une cible aussi petite que Dimorphos, la dernière phase de vol était entièrement automatisée, comme pour un missile autoguidé.

Des observations à venir dans les prochains jours et années

Trois minutes après l’impact, un satellite de la taille d’une boîte à chaussures, appelé LICIACube et relâché par le vaisseau en amont, devait passer à environ 55 kilomètres de l’astéroïde pour capturer des images des éjecta. L’événement devait également être observé par les télescopes spatiaux Hubble et James Webb, qui devraient pouvoir détecter un nuage de poussière brillant et ainsi aider à évaluer la quantité de matière éjectée.

Tout ceci doit permettre de mieux comprendre la composition de Dimorphos, représentatif d’une population d’astéroïdes assez communs, et donc de mesurer l’effet exact que cette technique, appelée à impact cinétique, peut avoir sur eux.

La sonde européenne Hera, qui doit décoller en 2024, ira en outre observer de près Dimorphos en 2026 pour évaluer les conséquences de l’impact et calculer, pour la première fois, la masse de l’astéroïde.

Les astéroïdes ont déjà réservé des surprises aux scientifiques par le passé. En 2020, la sonde américaine Osiris-Rex s’était enfoncée bien plus que prévu dans la surface de l’astéroïde Bennu. De même, la composition de Dimorphos n’est pour le moment pas connue.

Pas de menace imminente, mais des inconnues

« Si l’astéroïde répond à l’impact de Dart d’une façon totalement imprévue, cela pourrait en réalité nous conduire à reconsidérer dans quelle mesure l’impact cinétique est une technique généralisable », a prévenu la semaine dernière Tom Statler, chef scientifique de la mission.

Il y a 66 millions d’années, les dinosaures ont disparu après la collision d’un astéroïde grand d’environ 10 kilomètres avec la Terre. Depuis, près de 30 000 astéroïdes de toutes tailles ont été catalogués dans les environs de la Terre (on les appelle des géocroiseurs, c’est-à-dire que leur orbite croise celle de notre planète). Mais si aucun de ces astéroïdes connus ne menace notre planète pour les 100 prochaines années, tous ne sont pas encore tous recensés.

Ceux d’un kilomètre et plus ont quasiment tous été repérés, selon les scientifiques. Mais ils estiment n’avoir connaissance que de 40 % des astéroïdes mesurant 140 mètres et plus, et ceux-ci sont capables de dévaster une région entière.

« Notre tâche la plus importante est de trouver » ceux manquants, a déclaré Lindley Johnson, agent de défense planétaire à la Nasa. Plus ils sont détectés tôt, plus les experts auront le temps de mettre en place un moyen de s’en défendre. La mission Dart est un premier pas crucial en ce sens, selon le chercheur : « C’est une période très enthousiasmante (...) pour l’histoire spatiale, et même l’histoire de l’Humanité. »

Source : hufftonpost