APRNEWS - "Nous allons lancer dans les prochains jours une phase d'échanges avec nos partenaires africains, nos alliés et les organisations régionales pour faire évoluer ensemble le statut, le format et les missions des bases militaires françaises actuelles au Sahel et en Afrique de l'Ouest", a-t-il déclaré dans présentant la nouvelle stratégie de défense française.

"Cette stratégie sera finalisée d'ici six mois... Elle est essentielle et c'est une des conséquences que nous tirons de ce que nous avons vécu ces dernières années dans toute la région du Sahel", a-t-il expliqué.

L'armée française a quitté le Mali en août, après neuf ans de présence, poussée par la junte au pouvoir qui travaille désormais - même si elle le nie - avec le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner.

Il reste cependant dans la région et continue de lutter contre les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique, qui étendent progressivement leurs activités aux pays du golfe de Guinée.

L'annonce de la fin de Barkhane n'a pas d'impact immédiat sur la présence militaire française au Sahel, qui compte environ 3 000 hommes au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, après avoir compté jusqu'à 5 500 hommes au plus fort de son déploiement.

"Nos interventions doivent être mieux limitées dans le temps (...) Nous n'avons pas vocation à rester engagés sans limite de temps dans des opérations extérieures", a justifié le chef de l'Etat.

"Notre soutien militaire aux pays africains de la région se poursuivra, mais selon les nouveaux principes que nous avons définis avec eux", a-t-il déclaré. "Il sera décliné au niveau de chaque pays en fonction des besoins qui seront exprimés par nos partenaires.

Paris doit faire face à une opinion publique africaine de plus en plus hostile, au sein de laquelle l'influence des puissances rivales, Moscou en tête, s'accroît via les réseaux sociaux et les médias officiels.

L'idée est désormais de continuer à agir, mais avec discrétion. Aucun nouveau nom n'a été donné aux troupes actuellement déployées.

"Nos militaires restent couverts, protégés, soutenus, administrés dans des conditions satisfaisantes" mais l'annonce officielle est "nécessaire localement", a expliqué mardi à l'Elysée.

"Dans le domaine des perceptions, Barkhane continue d'occuper une présence très importante sur les réseaux sociaux. Il faut y mettre un terme clair pour pouvoir basculer dans une autre logique", précise la même source.