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APRNEWS-Journaliste français mort en Ukraine: le message déchirant de son compagnon sur Instagram

APRNEWS-Frédéric Leclerc-Imhoff et son compagnon, Sam. Capture d'écran du compte Instagram de Sam.-
Mercredi, 1 juin 2022

APRNEWS-Journaliste français mort en Ukraine: le message déchirant de son compagnon sur Instagram

APRNEWS-"Quand il est parti en Ukraine, on se disait qu'un mois sans se voir, c'était vraiment trop long. Un mois, c'est devenu le reste de ma vie", a écrit Sam, son compagnon, sur le réseau social, dans un message poignant.

APRNEWS- Parmi les nombreux hommages à Frédéric Leclerc-Imhoff publiés depuis sa mort, celui-ci est sans doute le plus émouvant.

Le journaliste de BFMTV tué le lundi 30 mai en Ukraine partageait en effet sa vie depuis un an avec Sam, qui lui a écrit, mercredi soir sur le réseau social Instagram, un vibrant texte accompagné de plusieurs photos, où l'on voit notamment le jeune homme embrasser tendrement son compagnon.

"J'aimais son côté sensible, à l'écoute et engagé. On pouvait discuter de l'actu pendant des heures, son métier le passionnait malgré la précarité du statut de pigiste et les horaires de l'enfer qu'on lui imposait depuis des années", écrit-il "à 4h du matin, après avoir écumé tous les articles 'Qui était Frédéric Leclerc-Imhoff?". "Aucun ne retranscrit la personne que j'aimais..."

Sam décrit ensuite le début de leur relation, en insistant sur le caractère passionné du jeune homme, décédé à 32 ans: "C'était quelqu'un de passionné qui n'avait pas peur de le dire. Il m'avait dit 'je t'aime' au bout de quelques semaines, on avait dit 'fuck' à la sobriété imposée et aux faux-semblants des débuts de relation."

"Un mois, c'est devenu le reste de ma vie"

"Fred m'a connu avant mon coming-out. Il a été la première personne à me genrer au masculin, à me rassurer, à m'aimer sans condition aucune. Il m'a toujours soutenu dans ma transition", explique-t-il ensuite.

"On se prenait régulièrement de l'homophobie dans la rue, des 'pédés' aux sales regards", poursuit Sam dans son post, désormais liké plus de 10.000 fois. "On avait un peu peur qu'un jour, il nous arrive un truc à cause de ça. Je lui avais dit d'effacer les photos sur son téléphone avant de partir en Ukraine, au cas où. Au cas où..." 

La conclusion de cet hommage magnifique est tout simplement déchirante: "Voilà, Fred est mort hier et j'ai l'impression que le temps s'est suspendu. Quand il est parti en Ukraine, on se disait qu'un mois sans se voir, c'était vraiment trop long. Un mois, c'est devenu le reste de ma vie."

Les collègues de BFMTV de Frédéric Leclerc-Imhoff ont décrit, via un communiqué, un homme et un journaliste "formidable" mais aussi "joyeux, enthousiaste, bienveillant et courageux". Diplômé de l'Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine, il avait rejoint BFMTV il y a plus de 6 ans en tant que journaliste reporter d'images. 

Marc-Olivier Fogiel, le directeur général de la chaîne lui a rendu hommage pour son"engagement". "Ce n'était pas une tête brûlée, a-t-il précisé. Il pesait chaque minute de sa mission."

La mère du journaliste outrée par les propos du gouvernement russe

Frédéric Leclerc-Imhoff effectuait en Ukraine sa deuxième mission pour la chaîne d'information. Le véhicule dans lequel il se trouvait lundi a été la cible d'un bombardement russe. Le journaliste a été "touché par un éclat d'obus" qui a traversé le pare-brise.

Après sa mort du journaliste, les forces séparatistes pro-russes de Luganks l'ont accusé d'être un "mercenaire" et de "livrer des armes" aux Ukrainiens. Des accusations fantaisistes auxquelles sa mère a répondu. "Votre communiqué me donne la nausée (...). Jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire. Tout le monde ici connaît son engagement professionnel et personnel pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête, toutes notions qui semblent bien éloignées de ce qui vous anime",a répondu la mère de Frederic Leclerc-Imhoff.

"Un jour, les véritables responsables de cette absurdité criminelle devront rendre des comptes", conclut-elle.