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APRNEWS - Inceste : «On est dans un système judiciaire qui ne protège pas assez les enfants»

Inceste - justice - fait divers
Mercredi, 20 juillet 2022

APRNEWS - Inceste : «On est dans un système judiciaire qui ne protège pas assez les enfants»

APRNEWS - Depuis 2020, Aurélia est confrontée à une bataille judiciaire pour sauver ses enfants, notamment son fils Camille, âgé aujourd'hui de 5 ans, qui aurait été victime de violences sexuelles de la part de son père. Elle a raconté son histoire et a partagé sa colère et son incompréhension dans la Libre antenne de Valérie Darmon.

APRNEWS - "Sauver mon petit garçon", l'expression revient à de multiples reprises dans la bouche d'Aurélia. Cette mère de trois enfants est en pleine bataille judiciaire depuis plus de deux ans pour éloigner ses deux filles et surtout son fils, Camille, âgé de 5 ans, de leur père, qui leur aurait fait subir des violences sexuelles. Elle s'est confiée dans la Libre antenne de Valérie Darmon.

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"Les gendarmes ont refusé d'entendre mon fils"

"J'ai quitté le foyer en 2018 pour violences conjugales. En 2020, l'une de mes filles m'a racontée ce qu'elle subissait lorsque je m'absentais du domicile. À la même époque, Camille, qui avait à peine 2 ans, devait passer un week-end sur deux chez son papa et lorsque je le récupérais, il était souvent très perturbé", raconte-t-elle. "Il a fini par me raconter certaines choses et je suis allée directement à la gendarmerie pour faire entendre Camille. Les gendarmes ont refusé, sous prétexte qu'il est trop petit, alors que ma fille a été entendue et qu'elle raconte la même histoire."

Au mois de janvier dernier, un jugement permet à Aurélia de récupérer les droits parentaux et interdit à l'homme d'être seul avec son fils. Il ne peut le voir que dans un centre d'accueil, en présence d'une personne habilitée. Mais à partir du mois de septembre prochain, il sera autorisé à passer 4 heures sans surveillance avec le petit garçon, deux fois par mois. Une situation impensable pour la mère de famille. "On est dans un système judiciaire qui ne protège pas assez les enfants", insiste-t-elle.

"Je suis prête à faire de la prison pour sauver mon fils"

"Les rapports psychiatriques de ce monsieur ont attesté que c'était un pervers narcissique et que les déviances sexuelles ne sont pas à exclure. Le Juge aux affaires familiales (Jaf) du Loiret a également mandaté que la parentalité est défaillante. De mon côté, j'ai un boitier de téléphone grave danger, pour prévenir la gendarmerie s'il s'approche de moi. Et pourtant, dans le dernier jugement, on laisse Camille deux fois par mois avec lui, seul sans surveillance. Je suis complètement inquiète. On ne m'écoute pas, on n'écoute pas mes filles qui ont subi la même chose et on refuse d'écouter Camille", regrette-t-elle.

D'autant plus que la mère affirme être en possession de multiples preuves attestant des violences sexuelles subies par son fils, auxquelles la justice a également eu accès. Une situation totalement incompréhensible pour Aurélia, qui compte se battre pour assurer la sécurité de son fils.

"Il faut agir. Si je laisse mon fils entre les mains d'un pervers narcissique, qui le manipule en lui disant de ne pas dire ce qu'il lui fait subir, que va-t-il devenir ? Je suis en train d'alerter tout le monde du danger qui se profile. Mes avocats ont d'ailleurs écrit au garde des Sceaux pour alerter et demander que les gendarmes auditionnent mon fils. Je sais que si je refuse de lui laisser mon fils, il portera plainte contre moi car il m'a déjà menacée à ce sujet en me disant que je pouvais être emprisonnée si je l'empêche de voir Camille. Car on peut condamner une maman qui veut protéger son enfant. Mais je suis prête à faire de la prison pour sauver mon fils", affirme-t-elle.

Chaque année, 160.000 enfants seraient victimes d'inceste, selon les chiffres de la Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).

Source : Europe 1