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APRNEWS - Histoire : La construction de la première mosquée en Afrique

La construction de la première mosquée en Afrique - Fournis par Yabiladi
Vendredi, 14 avril 2023

APRNEWS - Histoire : La construction de la première mosquée en Afrique

APRNEWS - En l'an 21 de l'hégire, durant le mois de Ramadan, Amr Ibn al-Aas, compagnon du Prophète, supervise la construction de la première mosquée d'Égypte et de tout le continent africain, après avoir défait l'Empire byzantin. Histoire d’une mosquée qui a été détruite «volontairement», plus tard, à la vielle des Croisades.

APRNEWS - Le 24 Ramadan de l'an 21 de l’hégire, correspondant à 642 après JC, Amr Ibn al-Aas, compagnon du Prophète Mohammed, construit une mosquée en son nom dans la ville de Fustat (Le Caire). Elle est alors la première mosquée d'Égypte et du continent africain, fondé par ce général ayant mené la conquête islamique de l'Égypte et qui a été le premier gouverneur musulman du pays.

Ramadan dans l'Histoire #22 : La construction de la première mosquée en Afrique

La mosquée Amr Ibn al-Aas est considérée comme la quatrième mosquée du monde islamique (dans laquelle les prières du vendredi sont effectuées) après les mosquées de Médine, de Kufa et de Bassora. C'était une sorte d’université avant Al-Azhar Al-Sharif

En outre, de nombreux imams et érudits religieux qui ont marqué l'histoire islamique y ont tenu des causeries et des sermons, notamment le fondateur de l'école de pensée Shafi'i, l'imam Muhammad al-Shafi'i (767-820), l'imam des Egyptiens, Al-Layth bin Saad (713-791) et le penseur égyptien Muhammad Al-Ghazali (1917-1996), entre autres.

La première mosquée d'Afrique

Le livre «Rihlat al Mouna wal Minna», Ahmed Al-Mustafa Al-Hajji confirme que «la mosquée d'Amr Ibn Al-Aas a été la première mosquée construite en Égypte et dans toute l'Afrique». «Elle a été construite dans la ville de Fustat, qui a été fondée par les musulmans en Égypte après sa conquête. Elle s'appelait aussi la mosquée Al-Fatah, l'Ancienne mosquée et la Couronne des mosquées», ajoute-t-on.

Ahmed Abdel-Wahhab Al-Sharqawi rapporte, dans «Al Founoun Wal Adab» que l’édifice religieux «est la première mosquée du continent africain en général et de l'Égypte en particulier». L'Encyclopédie «Safir de l'histoire islamique» indique qu'il s'agit de «la première mosquée construite en Égypte islamique», ajoutant qu’elle a été fondée par le grand compagnon Amr Ibn al-Aas «après avoir terminé la conquête d'Alexandrie dans l'année 21 AH».

La même source d’ajouter : «La mosquée Amr n'était pas seulement utilisée pour y accomplir des devoirs religieux, mais c'était plutôt une université dans laquelle se tenaient des séminaires dispensés par des universitaires chevronnés. Ainsi, la mosquée a précédé Al-Azhar de plusieurs siècles à cet égard. Les cours y étaient donnés bénévolement et sans rémunération. C'était aussi un conseil de justice pour régler les litiges juridiques et civils et la Maison du trésor à certaines périodes. L'enseignement de la mosquée ne s'est arrêté qu'au neuvième siècle de l'hégire. Il est rapporté que le nombre de compagnons qui se tenaient dans la qiblah de la mosquée Amr Ibn al-Aas était de quatre-vingts compagnons, parmi lesquels Al-Zubayr bin Al-Awam et Ubadah bin Al-Samit.»

Dans le livre «La mosquée d'Amr Ibn Al-Aas» de Mahmoud Ahmed, il est indiqué que «cette mosquée a été construite modestement, puis elle a grandi et prospéré jusqu'à ce qu'elle remporte le titre de la Couronne des mosquées».

Lorsqu'elle a été fondée par Amr ibn al-Aas en l'an 21 AH (environ 641 après JC), l’édifice avait la forme d'un rectangle de 50 coudées de long et 30 coudées de large, dans la langue de cette époque, équivalant à une superficie de 315 mètres carrés et dans laquelle se déroulaient les prières du vendredi et en groupe ainsi que les rencontres des musulmans.

Il a été construit au début de la boue et était garni de cailloux et couvert de feuilles sur des colonnes de troncs de palmier, jusqu'à ce que Maslama Bin Mukhalled Al-Ansari devienne gouverneur de l'Égypte en l'an 47 de l’hégire (667 après JC) par le calife Muawiyah bin Abi Sufyan (608-680 après JC), premier des califes omeyyades. Maslama décide alors d’agrandir la mosquée en l'an 53 de l’hégire et garnit son sol de nattes pour la première fois. Les travaux d'agrandissement et de restauration se poursuivront par la suite.

La mosquée détruite «volontairement» lors des Croisades

À l'époque de l'État fatimide, la mosquée a atteint un grand statut. Le voyageur persan Nasir Khosrow l'a d’ailleurs décrite, dans son livre «Safarnamah» : «Elle est basée sur quatre cents colonnes de marbre alors que le mur au niveau duquel se trouve le mihrab est couvert de dalles de marbre blanc sur lesquelles des versets du Coran ont été écrits d'une belle écriture. La mosquée est entourée de marchés sur ses quatre côtés, et ses portes leur sont ouvertes.»

A l'époque de l'État fatimide aussi, et pendant les Croisades, «le ministre Shawar avait peur de l'occupation de la ville de Fustat par les Croisés, en l’an 564 de l’hégire». Il décide alors de mettre volontairement le feu dans la ville, «car il était incapable de la défendre», raconte-t-on dans «Rihlat al Mouna wal Minna». La mosquée est alors ravagée par le feu.

Lorsque Salaheddine El Ayoubi devient gouverneur de l'Égypte en l'an 1169 après JC puis déclare son indépendance de l'État fatimide, il lance les travaux de reconstruction de la mosquée en 568 de l’hégire. Le cœur de la mosquée et son Mihrab sont alors repensés et recouverts de marbre et des calligraphies y ont été gravées, y compris son nom.

La mosquée Amr Ibn Al-Aas, à l'heure actuelle, occupe une grande place dans le cœur des Égyptiens, en particulier au mois de Ramadan. Le nombre de fidèles à Laylat al-Qadr y dépasse chaque année le million de fidèles.

Source : Yabiladi