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APRNEWS - Guinée : Alpha Condé accusé de corruption par la Junte

Actualité, Alpha Condé, Junte
Vendredi, 4 novembre 2022

APRNEWS - Guinée : Alpha Condé accusé de corruption par la Junte

APRNEWS - La junte au pouvoir en Guinée appelle à la poursuite de l'ancien président Alpha Condé, qu'elle a renversé lors d'un coup d'État en 2021.

APRNEWS - La junte au pouvoir appelle également à la poursuite de plus de 180 hauts fonctionnaires et anciens ministres pour corruption présumée.

L'armée, qui a pris le pouvoir il y a plus d'un an, a fait de la lutte contre la corruption, l'un de ses grands combats proclamés, et de nombreux anciens responsables ont déjà été détenus dans ce cadre.

Mais dans sa lettre publique adressée jeudi aux procureurs généraux, le garde des sceaux a franchi une nouvelle étape puisqu'il a ciblé nommément l'ancien chef de l'État (2010-2021), ainsi qu'un grand nombre de ses cadres lorsqu'il était en poste. Puissance.

Parmi eux figurent l'ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et une quarantaine d'anciens ministres, comme Mohamed Diané à la Défense, Mamady Camara à l'Economie et Mariama Camara au Commerce. Un certain nombre de conseillers présidentiels sous le régime de Condé sont également nommés.

Au total, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, a donné une liste de 188 noms, dont certains sont déjà en prison et d'autres cités à plusieurs reprises. Leurs comptes sont gelés, indique le document.

Les poursuites portent "pour des faits présumés de corruption, d'enrichissement illicite, de blanchiment d'argent, de faux et usage de faux en écriture publique, de détournement de fonds publics et de complicité".

- "Moralisation" -

« Le gouvernement guinéen, dans sa politique de moralisation de la vie publique, s'est fixé comme objectif la lutte contre les délits économiques et financiers », précise le ministre de la Justice.

"Il est impératif d'ouvrir des enquêtes judiciaires pour élucider l'origine des fonds de ces différents comptes sans préjudice du déblocage des fonds lorsqu'il est établi de manière contradictoire que ces comptes sont exempts de toute présomption d'enrichissement illicite", a-t-il poursuivi.

Ce n'est pas la première fois que des accusations sont portées contre l'ancien président Alpha Condé, 84 ans, qui a été inculpé en mai pour meurtres, tortures, enlèvements et viols présumés dans un pays où la répression des manifestations politiques est souvent brutale.

Le pouvoir judiciaire guinéen avait agi à la suite de l'action de janvier 2022 du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un collectif qui a mené la protestation de plusieurs mois contre le troisième mandat de Condé à partir d'octobre 2019.

Le collectif a depuis été dissous par la junte car ses membres avaient dénoncé la gestion "unilatérale" de la période dite de transition, la prise du pouvoir, et avaient appelé à des manifestations, interdites par les autorités. 

Plusieurs de leurs dirigeants croupissent aujourd'hui en prison.

Depuis septembre 2021, le colonel Doumbouya a été installé à la présidence et s'est récemment engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à compter de janvier 2023.

En prenant le pouvoir, il a assuré qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières" mais que la justice serait la "boussole" du pays.

A titre d'exemple de l'engagement de la junte en faveur de la justice, le procès de l'ancien dictateur guinéen Moussa Dadis Camara et d'une dizaine d'anciens militaires et responsables gouvernementaux, prévu depuis des années, s'est ouvert le 28 septembre devant un tribunal de Conakry, où ils doivent répondre pour l'horrible massacre commis le 28 septembre 2009.

Ce jour-là et les jours suivants, 156 personnes ont été tuées, des milliers ont été cruellement blessées et au moins 109 femmes ont été violées, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU.

Source : africanews