APRNEWS - Du haut de sa tour, Donald Trump attend sa comparution. Il est arrivé ce lundi 3 avril à son hôtel, la Tour Trump, à New York, à la veille de sa comparution judiciaire historique dans une affaire de fraude liée à un versement d’argent à une star du porno. C’est un événement d’autant plus extraordinaire que le milliardaire républicain de 76 ans s’est relancé dans la course à l’investiture républicaine pour reconquérir la présidence en novembre 2024.

Son Boeing 757 privé, frappé de son nom, s’est posé vers 19H25 GMT à l’aéroport new-yorkais de LaGuardia. À New York, les abords de la Trump Tower où l’homme d’affaires va séjourner 36 heures, sont sous haute sécurité depuis des jours.

À son arrivée, partisans et opposants, qui n’étaient toutefois pas en grand nombre, se pressaient devant les barrières de sécurité pour soutenir ou huer l’ancien président. Un grand nombre de journalistes étaient également présents.

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« L’ancien président Trump est arrivé à la Trump Tower - à son domicile de New York - avant sa mise en accusation demain. »

« Les conducteurs anti-Trump continuent de faire des doigts d’honneur et de crier sur les partisans de Trump à l’extérieur de la tour Trump. C’est probablement le 4e chauffeur à le faire. »

« Breaking 4 News a couvert l’arrivée de l’ancien président Donald Trump à la Trump Tower à Manhattan, cet après-midi. Nous n’étions pas seuls. »

Vito Dichiara, un sympathisant de Donald Trump, explique à l’AFP qu’il est « ici pour soutenir Donald Trump, l’ex et le futur président des États-Unis ». « Le parti démocrate fait simplement de l’ingérence dans les élections, Donald Trump a gagné en 2020 mais les démocrates ont volé l’élection », pense ce retraité de 71 ans qui se présente comme un ancien cameraman de Fox News.

Alors que le quartier du palais de justice, dans le sud de Manhattan, est placé sous haute sécurité, le maire de New York Eric Adams, un ancien policier, a mis en garde les potentiels « fauteurs de troubles » en les sommant de se « maîtriser ».

Trump « plaidera non coupable »

L’ancien chef d’État populiste, qui a bouleversé le système politique, la société et l’équilibre des pouvoirs aux États-Unis, a été inculpé au pénal le 30 mars par le procureur de Manhattan Alvin Bragg. Après cinq ans d’enquête de la justice de l’État de New York.

L’homme d’affaires, natif de New York, doit se voir signifier mardi à partir de 14H15 (18H15 GMT) des poursuites pénales : elles n’ont pas été rendues publiques mais seraient au nombre de 30.

Cette convocation, au rituel inédit pour un ancien chef d’État, devrait voir Trump décliner son nom, âge, profession, se soumettre à un relevé d’empreintes digitales et être pris en photo, comme tout prévenu. D’après son avocat Joe Tacopina, il ne sera pas menotté mais pourrait avoir à traverser des couloirs du palais de justice de Manhattan, en présence de médias.

Devant le juge, « le président plaidera non coupable » car « il n’y a aucun délit » pénal selon sa défense. Donald Trump devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l’organisation de son procès.

La « chasse aux sorcières »

Donald Trump jure qu’il est « innocent » et a écrit en majuscules sur son réseau social Truth Social qu’il se rendait à New York pour « rendre sa grandeur à l’Amérique » et qu’il était victime d’une « chasse aux sorcières au moment où (son) grand pays sombre en enfer ».

De fait, Donald Trump n’a jamais reconnu sa défaite à la dernière présidentielle de novembre 2020 et accuse depuis Joe Biden d’avoir « triché » et d’avoir « volé » la victoire.

Pendant que le milliardaire descendait de son avion, Joe Biden était lui dans une usine du Minnesota (nord), pour vanter son bilan économique et promettre aux ouvriers qui l’écoutaient des jours meilleurs.

Le président américain a refusé jusqu’ici de commenter la procédure judiciaire, jouant plutôt l’effet de contraste face à celui qu’il pourrait à nouveau affronter en 2024.

Frais personnels ou frais juridiques ?

L’affaire qui tourmente Donald Trump remonte à octobre 2016, juste avant son élection surprise à la tête de la première puissance mondiale. Son avocat personnel, Michael Cohen, ui s’est retourné contre lui, avait à l’époque versé 130.000 dollars à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels pour acheter son silence. La star du X assure qu’elle a eu une relation sexuelle avec Donald Trump.

Ce que l’intéressé nie. Le magnat a reconnu avoir remboursé Michael Cohen, mais assure que la transaction n’avait rien d’illégal.

Si l’accord passé avec Stormy Daniels était bien autorisé, il pourrait toutefois correspondre à une dépense de campagne. Or la somme n’apparaît pas dans les comptes du candidat de 2016 et a, au contraire, été inscrite comme « frais juridiques » dans les documents de son entreprise Trump Organization.

Outre cette enquête à New York, la justice fédérale se penche sur son rôle dans l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, et sur sa gestion des archives présidentielles après son départ de la Maison Blanche, tandis qu’une procureure en Géorgie s’intéresse aussi à des pressions exercées sur des responsables électoraux pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.

Source : huffingtonpost