APRNEWS - La pression était trop forte. Bernard Laporte a démissionné de son poste de président de la Fédération française de rugby. Il a communiqué sa décision, prise jeudi soir après la réunion du bureau fédéral, sa garde rapprochée, au comité directeur ce vendredi matin. La ministre des Sports Amélie Ouéda-Castéra a ouvert la séance à 9 heures afin de statuer sur les suites à donner au désaveu subi par Bernard Laporte et son équipe dans les urnes.

Le résultat du référendum dévoilé jeudi midi s’est révélé défavorable à la gouvernance en place. Les 1500 clubs habilités à voter ont répondu « non » à 51,06% à la nomination du vice-président Patrick Buisson comme président délégué en remplacement de Bernard Laporte, mis en retrait depuis sa condamnation en première instance pour corruption et trafic d’influence par le tribunal de Paris le 13 décembre dernier (il a fait appel dans la foulée). Et ce, avec 90,46% de participation. Ce qui avait poussé l’opposition, emmenée par Florian Grill, le président de la Ligue Ile-de-France, à réclamer la démission du comité directeur et la tenue d’élections générales sous les six semaines.

Mais après la démission de Bernard Laporte, un président intérimaire devrait être nommé en attendant des élections en juin prochain lors de la prochaine assemblée générale. Alexandre Martinez, le trésorier général et Christian Dullin, le secrétaire général, sont les mieux placés pour endosser ce rôle. Une situation que ne souhaite pas la ministre des Sports.

L’opposition s’insurge contre un «diktat»

« Je salue la décision de Bernard Laporte, je pense qu’elle s’imposait, a-t-elle réagi à sa sortie du comité directeur, au siège de la FFR à Marcoussis (Essonne). Maintenant, il s’agit de savoir ce que l’on fait. J’avais le sentiment qu’il était de mon devoir de dire comment j’analysais les choses. C’est mon rôle de conseil. Il me semble que la voie la plus nette, c’est celle d’une démission du comité directeur. Ce n’est pas une mise en cause personnelle de ses membres. Mais j’appelle de mes voeux une élection générale. »

Le comité directeur, comprenant trente-huit membres élus, a poursuivi ce vendredi matin le débat en interne qui s’est révélé houleux. Dénonçant un « hold-up » et un « diktat », Florian Grill et les huit autres membres de l’opposition ont démissionné. S’ils ne sont pas suivis pour parvenir à une majorité de démissionnaires, le comité directeur restera en place et il validera un président intérimaire désigné au sein du bureau fédéral, pro-Laporte. En juin, un nouveau président sera élu par les clubs lors de l’assemblée générale, parmi le comité directeur, où l’opposition n’existe plus aujourd’hui.

Source : LeParisien