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APRNEWS - Centrafrique: comment les pygmées Ba'Akas préservent leur mode de vie traditionnel

Pygmées - Ba'Akas - mode de vie
Mardi, 28 juin 2022

APRNEWS - Centrafrique: comment les pygmées Ba'Akas préservent leur mode de vie traditionnel

APRNEWS - Dans les Aires protégées de Dzanga-Sangha (APDS), dans l'extrême sud-ouest de la République centrafricaine, les Ba'Akas et les Sanghas Sanghas, deux populations autochtones, tentent de préserver leur mode de vie traditionnel tout en s'ouvrant au reste du monde

APRNEWS - La forêt des Aires protégées de Dzanga-Sangha (APDS), dans l'extrême sud-ouest de la République centrafricaine, est tout pour les pygmées Ba'Akas. 

Sans elle, c’est leur culture, leur identité qu’ils perdraient. « Toutes nos activités se font en forêt et beaucoup d'entre nous y sommes nés », explique Richard Mouandja, le secrétaire de l’Union des communautés Ba’Akas de Bayanga, ville située à 500 kilomètres de Bangui, la capitale. À commencer par la recherche de nourriture. « Nous mangeons beaucoup de miel, mais aussi des ignames, des légumes et de la viande comme les antilopes, les porcs-épics, les tortues. » 

D'une vie traditionnelle en forêt...

Pour capturer leurs proies, les Ba’Akas ont recours à la chasse et la pêche traditionnelle. « Avant les hameçons, nous utilisions un poison traditionnel, sans danger pour l'homme, qui va "saouler" le poisson et nous permettre de l’attraper, explique M. Mouandja. Nous utilisons aussi des plantes médicinales pour soigner le paludisme, la tuberculose, mais aussi les maux de ventre et de tête. »

Mais la forêt est bien plus qu’un simple moyen de subsistance. Elle leur permet surtout d’entretenir un lien étroit avec leurs ancêtres. « Quand nous y allons, nous préférons dormir à même la terre. Nous entrons ainsi en communication avec nos ancêtres. Par exemple, si nous n’avons pas trouvé de nourriture, le soir, je vais leur parler et ils me répondent à travers les rêves. »

... aux bancs de l'université

Mais la création du site des APDS en 1990 et les nombreux projets d’appui (lire ci-dessous), qui en ont découlé, ont cependant bouleversé le mode de vie traditionnel des Ba’Akas. « Avant, on ne savait pas lire et écrire. Mais si aujourd’hui, je parle en français, c’est grâce à l’école où je suis allé jusqu'en 4e. Je connais trois Ba’Akas qui étudient à l’université, dit-il fièrement, nous pouvons rencontrer et discuter avec des étrangers. » 

En effet, beaucoup de Ba'Akas sont aujourd'hui employés comme écogardes ou pisteurs de primates (lire ici). « Pour ça, nous utilisons notre connaissance de la forêt, notre savoir-faire, cela valorise notre culture, se réjouit M. Mouandja. Donc, l’éducation ba’Aka et celle de l’école améliorent nos conditions de vie. »

Valoriser leur culture

Et ce n'est pas que leurs connaissances de la forêt qui ont pu ainsi être valorisées. « Nous avons réussi à identifier les valeurs culturelles des Ba'Akas et des Sanghas Sanghas ; puis, nous les avons capitalisées comme produits touristiques », explique Gervais Pamongui, expert national et directeur adjoint des APDS.

Les danses, les navigations en pirogue, la récolte de vin de raphia ou de miel, la cuisine, la chasse traditionnelle, les tam-tams dans l’eau, les plantes médicinales... toutes ces activités communautaires sont aujourd'hui proposées aux touristes. « Et les prestations, toutes réglementées, sont directement payées aux communautés. C'est vraiment un modèle de réussite. »

Source : Rfi