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APRNEWS - Cameroun : Un homme d'affaire accusé de complicité après le meurtre de Martinez Zogo

Martinez Zogo - Meurtre - Cameroun
Lundi, 6 mars 2023

APRNEWS - Cameroun : Un homme d'affaire accusé de complicité après le meurtre de Martinez Zogo

APRNEWS - Un éminent homme d'affaires camerounais a été inculpé samedi de complicité dans la torture d'un journaliste assassiné dans une affaire très médiatisée qui secoue le pays, a indiqué son avocat à l'AFP.

APRNEWS - Jean-Pierre Amougou Belinga, réputé proche de ministres et de hauts fonctionnaires, a été arrêté le 6 février et déféré vendredi devant un tribunal militaire de la capitale Yaoundé avant d'être placé en détention provisoire, a précisé son avocat.

Une source au tribunal a confirmé l'information à l'AFP sous couvert d'anonymat. Les autorités n'ont pas répondu aux demandes de commentaires sur les accusations portées contre Amougou Belinga.

Le journaliste de radio Martinez Zogo, qui a été kidnappé et brutalement assassiné en janvier, s'est prononcé ouvertement contre la corruption et la magouille financière et a souvent fait l'objet de menaces pour son travail.

Amougou Belinga, propriétaire du groupe de médias L'Anecdote, "a été arrêté (...) à l'aube" le mois dernier, a indiqué la société.

Le magnat détient des participations dans la banque, la finance, l'assurance et l'immobilier, ainsi que L'Anecdote, qui possède un quotidien du même nom et plusieurs chaînes de télévision et de radio pro-gouvernementales.

L'avocat de Belinga a déclaré que son client n'était "pas inculpé du meurtre de Martinez Zogo", ajoutant : "Il ne s'agit que d'un acte d'accusation, l'information judiciaire ne fait que commencer".

Belinga "a été placé sous mandat de dépôt (...) à la prison centrale de Kondengui" après avoir été "présenté devant un juge d'instruction près le tribunal militaire", a indiqué dans un communiqué un groupe de médias dont il est propriétaire.

suspects

Plusieurs personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'affaire ont également été déférées devant le tribunal militaire vendredi soir, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Leopold Maxime Eko Eko, chef de la Direction générale des enquêtes externes (DGRE) et son directeur des opérations, Justin Danwe, font partie des suspects, a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Communication sous couvert d'anonymat, aux côtés d'autres sources officielles qui ont également demandé la confidentialité. .

Denis Omgba Bomba, chef de l'Observatoire national des médias, une unité rattachée au ministère des Communications, a précédemment confirmé l'arrestation et déclaré que le magnat avait été "nommé suspect dans le meurtre de Martinez Zogo".

Zogo, 50 ans, était directeur de la radio privée Amplitude FM et animateur d'une émission quotidienne intitulée Embouteillage.

Il avait fréquemment nommé Amougou Belinga dans ses accusations de corruption.

Connaissait les menaces avant d'être enlevé

Zogo a été enlevé le 17 janvier devant un commissariat de la banlieue de la capitale Yaoundé, et son cadavre mutilé a été retrouvé cinq jours plus tard.

Quelques jours seulement avant d'être tué, il avait parlé aux auditeurs des menaces auxquelles il était confronté.

Le meurtre a déclenché un tollé, y compris une protestation de 20 dirigeants camerounais contre la "longue tradition du gouvernement de banaliser l'impunité et d'accepter les atrocités".

L'Indice de la liberté de la presse de RSF classe le Cameroun au 118e rang sur 180 pays.

Le gouvernement a insisté sur le fait que le Cameroun est "un État de droit, où la liberté est garantie, y compris la liberté de la presse".

Source : Voa News