APRNEWS - La nomination d’un citoyen étranger à ce poste stratégique où de nombreux Béninois s’attendaient à la désignation d’un national béninois suscite une vague de désapprobation et de colère qui frise à bien des égards la xénophobie. La responsabilité du directeur général de l’ANIP étant de veiller sur les données personnelles des Béninois, l’état civil et la liste électorale, les polémistes enragés disent réprouver que leurs cartes nationales d’identité, passeports et autres documents portent la signature d’un étranger.

Cette réaction des Béninois qui condamnent la nomination de Pascal Nyamulinda démontre clairement leur grande ignorance de la vision du président Patrice Talon et leur méconnaissance des lois du pays. Il faut rappeler que la loi de 2017 portant régime général des collaborateurs extérieurs de l’Etat du Bénin promeut la nomination à des postes stratégiques et à responsabilités, des personnes de nationalités étrangères. Le cas du DG de l’ANIP n’est ni unique ni insolite en la matière. Avant lui, M. Richard Dada, également Rwandais, a été nommé, le 25 janvier 2023, directeur général de l’Agence nationale des transports terrestres.

Ces différentes nominations à ces hauts postes à responsabilités d’Africains originaires et portant la nationalité d’autres pays du continent obéissent à la vision du chef de l’Etat du Bénin de traduire par des actes concrets la coopération sud-sud. Permettre aux compétences du sud d’être utiles aux pays du sud.

Mais plus particulièrement, ces nominations mettent en exergue la conception du président Talon en matière de gestion de la chose publique. En plus de la transparence, le chef de l’Etat accorde une importance capitale à la compétence. Nommer les personnes compétentes aux postes qu’il faut. Pour le bien-être du Bénin et de ses populations. Exit le favoritisme, le népotisme et les nominations à caractère uniquement politique.

Le président Patrice Talon l’a affirmé, en décembre 2017, à l’occasion d’une rencontre d’échanges qu’il a eue avec les syndicats des agents du Port autonome de Cotonou. « Pour le président que je suis, la seule préoccupation c’est la gouvernance et c’est la gouvernance dépolitisée. J’ai vu dans ma carrière professionnelle du secteur privé, combien la bonne gouvernance, parfois au détriment de ses propres ambitions en tant que chef d’entreprise, peut assurer la prospérité.

Moi, j’ai pu voir combien en s’entourant de la compétence, en allant acheter la compétence là où elle existe pour vous accompagner, pour s’imposer à vous en tant que patron d’entreprise, on peut prospérer et de manière durable. Quand on a vécu par soi-même cette expérience, on ne peut pas s’empêcher lorsqu’on a la responsabilité globale d’un pays, et qu’on a envie de réussir, quand on a envie de laisser son nom dans l’histoire, on ne peut pas s’empêcher de vouloir reconduire la même chose. Et si l’expertise peut remplacer la politique, c’est encore mieux », a-t-il dit à ses interlocuteurs.

Et d’ajouter concernant la nomination du DG du Port autonome de Cotonou mais également celle des directeurs généraux des autres entreprises d’Etat qu’il ne cédera pas aux pressions et envies politiques encore moins au népotisme.

« Nous avons donc décidé, dans cette dynamique d’externaliser au-delà de nos parents, au-delà de nos amis, au-delà de nos partisans politiques, la gouvernance de quelques corps économiques importants pour nous, dont le Port autonome de Cotonou; j’ai dit qu’au lieu de nommer un directeur général issu forcément de mes partisans politiques, je vais aller prendre quelqu’un qui a déjà une expérience, provenant d’une autre gouvernance, quelqu’un qui a déjà géré des ports ailleurs qui a déjà éprouvé ses expériences, qui a déjà éprouvé ses connaissances et qu’on va payer. Nous allons lui fixer un cahier de charges bien contraignant, nous allons fixer des critères de performances, nous allons lui fixer des objectifs ».

Le président du Bénin qui veut amplifier la modernisation de son pays n’a pas varié d’un iota concernant sa vision. C’est donc au nom du triomphe de la compétence au service du Bénin qu’il a nommé M. Pascal Nyamulinda au posté stratégique de directeur général de l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP).

Ancien directeur général de l’Agence nationale d’identification (NIDA) du Rwanda, structure qu’il a dirigée de 2007 à 2017, Pascal Nyamulinda dispose d’une solide expérience pour exécuter à bon escient le cahier de charges de l’ANIP. A noter, par ailleurs, que Pascal Nyamulinda a été élu maire de Kigali, capitale du Rwanda.

Il a ensuite démissionné de ses fonctions politiques électives. Le nouveau DG de l’ANIP a travaillé auparavant, en qualité de diplomate, pendant cinq ans, à la Mission permanente du Rwanda auprès des Nations Unies à New York (Etats-Unis) avant sa nomination au NIDA.