Les cours du pétrole rebondissaient fortement jeudi, au lendemain d'une journée noire, soutenus par les mesures de relance, une chasse aux bonnes affaires et des signes d'apaisement dans la guerre des prix entre Moscou et Ryad.

Vers 16H45 GMT (17H45 à Paris), le baril de WTI pour livraison en avril valait 24,60 dollars, en hausse de 20,77% par rapport à la clôture de mercredi, après être brièvement passé au-dessus de la barre des 25 dollars.

Celui de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait dans le même temps 9,32% à Londres, à 27,20 dollars. Mercredi, les deux indices de référence ont connu une des pires journées de leur histoire, le WTI s'écrasant de 24,4%, à 20,37 dollars, et pour le Brent de 13%, à 24,88 dollars. L'absence de contamination locale enregistrée en Chine jeudi est l'un des facteurs qui a redonné des couleurs au brut, a confirmé à l'AFP Fiona Cincotta, analyste de Gain Capital, évoquant "une lumière au bout du tunnel" pour les investisseurs.

Les inquiétudes planant à la fois sur l'offre et la demande d'or noir, et le climat général de panique sur les marchés, entraînent une volatilité très forte, si bien que "les pourcentages à deux chiffres" d'évolution sont devenus "une habitude presque quotidienne", note Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Parmi les annonces à même de rassurer les investisseurs jeudi, les mesures annoncées par les banques centrales à travers le monde pour contrer le choc économique attendu de la pandémie de coronavirus figuraient en bonne place.

La Banque d'Angleterre a ainsi procédé jeudi à une nouvelle baisse surprise de son taux d'intérêt et a décidé d'augmenter son programme de rachat d'actifs de 200 milliards de livres (216 milliards d'euros environ) pour le porter à 645 milliards, a-t-elle annoncé dans un communiqué. La veille, la Banque centrale européenne a annoncé un plan d'"urgence" colossal de 750 milliards d'euros. Aux Etats-Unis, les négociations portent sur un plan de relance qui pourrait atteindre 1.300 milliards de dollars.

La "chasse aux bonnes affaires" a également contribué à faire monter les prix, a de son côté estimé David Madden, de CMC Markets.

Par ailleurs, le vice-président de la société pétrolière russe Lukoïl, Leonid Fedun, a invité jeudi sur la chaîne de télévision du quotidien russe RBK la Russie et l'Arabie saoudite, qui se livrent une guerre des prix depuis l'échec de leurs négociations lors du dernier sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à reprendre les négociations pour stabiliser la situation sur le marché pétrolier.

Source : Zonebourse