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Amazonie : "les gardiens de la forêt" en danger face à la déforestation

Photo d'illustration - Amazonie - Déforestation
Lundi, 9 décembre 2019

Amazonie : "les gardiens de la forêt" en danger face à la déforestation

Cinq mois après les incendies monstres de cet été, les derniers chiffres de la déforestation sont en très forte augmentation : 43% par rapport à l’an passé.

La carabine est posée à l’arrière du pick-up. C’est une vieille arme de chasse à un coup, dont la sangle a été bricolée avec un vieux tendeur vert de mobylette. Cette arme est le symbole de la lutte des Guajajara et de la tension qui s’est installée dans leur territoire à cause de la déforestation en Amazonie. Certains leaders ne quittent plus leur village, craignant pour leur sécurité. "Ça fait plus ou moins un mois que je ne suis pas sorti du village, affirme Julio Ribero Guajajara, un des responsables de la communauté dans le village de Genipapo. « Je ne peux plus mettre les pieds en ville. Je suis le plus menacé parce que je suis le chef du village et le coordinateur des gardiens. Ces menaces viennent des non-indigènes. Ils disent qu’ils peuvent nous attaquer à tout moment. »
 
Les Guajajara ne surjouent pas l’indigène menacé. Ils sont dans un moment critique. Un jeune gardien de la forêt a été tué dans une embuscade. Les voleurs de bois sont soupçonnés. 

Zézé Zapuri Guajajara, responsable du 2e plus grand village Guajajara s’exprime: "Il faut que tous les gardiens aient des armes. S’ils n’en n’ont pas, les autres nous attaquent, ils ont l’habitude d’attaquer les villages et de tuer des indiens. Ils veulent reprendre ces terres".  

La lutte est inégale. Les gardiens n’ont pas de soutien, pas de moyens de communication. L’escalade de la tension est en leur défaveur. Quatre gardiens ont déjà été tués, aucun braconnier n’a été poursuivi. Les voleurs de bois sont couverts par l’impunité.

Franciel souza Guajajara, l’un des fondateurs des gardiens : "Dans la ville d’à côté il y a des tueurs d’indigènes. On meurt et il n’y a aucune justice. Les trafiquants de bois continuent à nous envahir. Ils se sentent forts".