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Afghanistan: Londres et Paris plaident pour une zone protégée à Kaboul

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Lundi, 30 août 2021

Afghanistan: Londres et Paris plaident pour une zone protégée à Kaboul

Alors que les évacuations d'Afghanistan sont censées prendre fin le 31 août, la France et le Royaume-Uni vont demander la mise en place d'une zone protégée qui permettrait de poursuivre les opérations humanitaires à partir du territoire afghan.

Les évacuations touchent à leur fin en Afghanistan. Plusieurs pays ont déjà mis un terme à leurs ponts aériens. C'est le cas de la France et du Royaume-Uni, qui espèrent cependant pouvoir exfiltrer un certain nombre de ressortissants afghans menacés après la date butoir du 31 août. Londres et Paris vont donc défendre ce lundi au Conseil de sécurité de l'ONU l'idée d'une « zone protégée » afin de poursuivre les opérations humanitaires. 

Dans le Journal du dimanche, le président français Emmanuel Macron parle de « plusieurs milliers d'Afghans et d'Afghanes » que la France veut protéger « en raison de leurs engagements ». Des magistrats, des artistes et des intellectuels notamment. Le chef de l'État précise que les futures évacuations ciblées ne se feront pas via l'aéroport militaire de Kaboul, mais au départ de l'aéroport civil de la capitale afghane ou « par les pays voisins ». Emmanuel Macron affirme compter sur l'aide du Qatar, qui entretient de bonnes relations avec les talibans.

Car une résolution onusienne ne suffira pas. Pour qu'une telle zone protégée voit le jour, il faut aussi l'accord des nouveaux maîtres de l'Afghanistan. Des discussions dans ce sens ont été entamées avec eux. Mais « cela ne préjuge pas d'une reconnaissance, parce que nous avons posé des conditions » à une telle reconnaissance, a prévenu le président français ce dimanche soir dans un entretien enregistré à TF1.

Depuis Erbil, en Irak, Emmanuel Macron en a cité trois : le respect du droit humanitaire et « la protection de toutes celles et ceux qui ont le droit d'être protégés par l'asile » ; la non-pactisation, « inacceptable pour nous tous », avec les mouvements terroristes présents dans la région ; le respect des droits de l'homme, en particulier le respect de la dignité des femmes afghanes. 

Interrogé sur la probabilité que les talibans laissent les opérations se poursuivre après le 31 août, le président français s'est montré « prudent ». « Je ne serais pas définitif (...) parce que je veux que nos opérations réussissent », a-t-il expliqué. Cette initiative franco-britannique pour créer une zone protégée à Kaboul soulève toutefois des questions. Si l'exfiltration des ressortissants afghans doit se faire en coordination avec talibans, cela ne sera probablement pas sans risque pour les personnes menacées.

■ « On attend une décision du gouvernement français »

Parmi les personnes que l'État français souhaite protéger se trouvent des auxiliaires, traducteurs, employés de l'armée française lors de sa présence en Afghanistan de 2001 à 2014. Mais aussi des Franco-Afghans rentrés voir leur famille. Ajmal a été cuisinier pour l'armée française de 2006 à 2013. Jeudi, il était prêt à quitter le pays avec sa famille, quand un attentat revendiqué par le groupe État islamique au Khorasan a frappé l'aéroport de Kaboul. Depuis, il n'a plus de nouvelle.

Aprnews avec Rfi