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20 ans de prison pour un diplomate iranien condamné pour un projet d'attentat en France

Aprnews - Assadollah Assadi - Diplomate Iranien - Actualité - Belgique
Jeudi, 4 février 2021

20 ans de prison pour un diplomate iranien condamné pour un projet d'attentat en France

Assadollah Assadi, un diplomate iranien de 49 ans, a été condamné jeudi par la justice belge à vingt ans de prison pour avoir projeté un attentat qui devait viser un rassemblement d'opposants au régime de Téhéran, près de Paris, en juin 2018.

 

Un diplomate iranien a été condamné, jeudi 4 février, à la peine maximale de vingt ans de prison par le tribunal d'Anvers, en Belgique, pour avoir projeté un attentat contre un rassemblement d'opposants au régime de Téhéran en France en 2018.

Cette peine est conforme aux demandes formulées par l'accusation lors du procès, qui s'est tenu fin novembre au tribunal correctionnel de la cité portuaire flamande.

Assadollah Assadi, 49 ans, qui nie les faits, était poursuivi pour "tentatives d'assassinat à caractère terroriste" et "participation aux activités d'un groupe terroriste".

Trois complices belges d'origine iranienne ont eux été condamnés à des peines allant de quinze à dix-huit ans de prison, ainsi qu'à la déchéance de leur nationalité belge.

Ce dossier, mêlant terrorisme et espionnage, a suscité des tensions diplomatiques entre Téhéran et plusieurs capitales européennes, dont Paris.

Le régime iranien avait prévenu en amont du jugement qu'il ne le reconnaîtrait pas, affirmant que la procédure initiée par la justice belge n'était "pas légitime, en raison de l'immunité diplomatique" de Assadollah Assadi.

Les opposants ciblés ont dénoncé de leur côté un projet relevant du "terrorisme d'État".

Un attentat à la bombe devait viser le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris, le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), une coalition d'opposants comprenant les Moudjahidine du peuple (MEK).

Le jour même, un couple belgo-iranien domicilié à Anvers est arrêté par la police belge dans les environs de Bruxelles en possession de 500 grammes d'explosif TATP, ainsi que d'un détonateur, dans sa voiture.

L'interpellation a lieu in extremis, et le rassemblement peut se tenir avec ses invités de prestige, dont une vingtaine sont parties civiles dans la procédure aux côtés du CNRI (entre autres la Franco-Colombienne et ex-otage des FARC Ingrid Betancourt).

"Couverture diplomatique"   

En poste à l'époque à l'ambassade d'Iran à Vienne, Assadollah Assadi est arrêté le 1er juillet en Allemagne, où les enquêteurs estiment qu'il ne bénéficie plus de son immunité diplomatique.

Ces derniers sont en possession d'images le montrant le 28 juin à Luxembourg en train de remettre un paquet contenant la bombe au couple belgo-iranien.

Incarcéré en Allemagne, le diplomate est remis en octobre 2018 à la Belgique. Il avait refusé d'être extrait de cellule pour comparaître le 27 novembre 2020.

Selon l'accusation, l'enquête a montré qu'Assadi était en réalité un agent du renseignement iranien "agissant sous couverture diplomatique", et qu'il a coordonné ce projet terroriste en s'appuyant sur trois complices, le couple domicilié à Anvers, ainsi qu'un ancien poète dissident iranien exilé en Europe.

La femme du couple, Nasimeh Naami, 36 ans, a été condamnée jeudi à dix-huit ans de prison et son compagnon Amir Saadouni (âgé de 40 ans) à quinze ans. L'ex-dissident Mehrdad Arefani (57 ans), présenté comme un agent du renseignement iranien agissant depuis la Belgique, écope de d'une peine de dix-sept ans.

Le CNRI, dont la principale composante est l'organisation des Moudjahidine du peuple, se présente comme le plus important mouvement d'opposition intérieur et extérieur au régime iranien. Ses détracteurs l'accusent d'être un mouvement sectaire sans représentativité.

Fondé dans les années 1960, d'inspiration marxisante, il a été classé jusqu'à la fin des années 2000 comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne.

Avec AFP