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À 15 ans il gère une banque écolo de 5000 clients

Aprnews - À 15 ans il gère une banque écolo de 5000 clients - Actualité - Ecofinance - Pérou
Mercredi, 23 septembre 2020

À 15 ans il gère une banque écolo de 5000 clients

Au Pérou, José a créé une banque quand il avait 7 ans. Le concept : elle est réservée aux enfants, qui reçoivent de l'argent en échange de déchets.

José Adolfo Quisocala Condori a 15 ans et vient d'Arequipa, au Pérou. À l’âge de 7 ans, il a créé une banque pour les enfants et les jeunes, où la monnaie est « le déchet solide ». Les jeunes clients reçoivent ainsi de l'argent sur leur compte en échange de déchets, que la banque revend ensuite à des entreprises de recyclage.

José compte 5.000 clients

L’idée est venue tout naturellement à José : « Dans la poubelle de mon école, il y avait beaucoup de feuilles de carnets, des cartons, des bouteilles, et j'étais très frustré. Depuis très jeune, ma grand-mère m'a appris à prendre soin de l'environnement. En Amérique latine, il est normal que les recycleurs passent chez vous et vous disent : "J'achète des bouteilles, du carton, du papier…" Alors j'ai pensé : "Voici la solution : je peux empêcher le gaspillage et aider les enfants à se faire de l'argent." »

Huit ans après l'ouverture de sa banque, José compte 5.000 clients et plusieurs kiosques dans sa ville. D’après le contrat, les enfants doivent tous rapporter au moins un kilo de déchets par mois et suivre deux cours donnés par José. « Une fois que vous avez terminé ces cours, vous pourrez apporter d'autres types de déchets solides que le papier blanc. Et lorsque vous suivrez le cours d'éducation financière, vous pourrez avoir une carte avec laquelle vous allez effectuer des opérations financières », explique José.

4 à 6 tonnes de déchets récoltés chaque mois

Au total, 4 à 6 tonnes de déchets sont récoltés chaque mois. José espère aussi pouvoir lutter à son échelle contre la pauvreté dans son pays. Car au Pérou, 20,5 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

« Mes camarades de classe me disaient : "Je n'ai pas pris de petit déjeuner, peux-tu me donner un petit bout du tien pendant la pause ?" Ou : "Peux-tu me prêter un crayon, s'il te plaît ? J'en ai pas et je ne veux pas que les autres le sachent." J'ai réalisé que les problèmes étaient aussi en dehors de l’école. Beaucoup d'enfants travaillent, vendent des bonbons, nettoient les pare-brises, mendient. Des choses que nous ne devrions pas faire parce qu'on nous a toujours appris que les enfants ne devraient pas travailler. »

À 15 ans, José Adolfo a déjà reçu plusieurs récompenses internationales. Il travaille maintenant à ouvrir sa banque sociale et écologique aux adultes. Dans son projet, il est accompagné par des avocats, des comptables, des conseillers, et par son père. « Mon père est une partie fondamentale de mon projet. Il m'aide beaucoup, surtout pour me remonter le moral. Car malgré tout, j'ai 15 ans, et gérer un projet avec 5.000 enfants, c'est beaucoup de stress ! »

« Ce sont les enfants et les jeunes qui mènent le changement »

Les débuts ont été très compliqués pour José. « Les gens n'avaient pas confiance en moi. Dans ma propre famille, ils ne croyaient pas en ce que je faisais. Quand je suis allé demander des aides à l'État, à des entreprises du gouvernement, à des entreprises privées, ils m'ont fermé les portes parce que j'étais un enfant. Donc ça a été très difficile de faire marcher ce projet », se souvient l’adolescent.

Mais aujourd’hui, il a de l’espoir pour la planète. Et il le fait savoir : « Nous sommes la génération qui ne reste plus silencieuse et qui lève la voix. Nous devons faire plus que cela. Nous devons non seulement lever la voix, mais aussi agir. Je vous invite tous à voir un problème dans votre société – parce qu'il y a toujours des problèmes – et à trouver une solution. Montrons aux adultes que ce sont les enfants et les jeunes qui mènent le changement, pas dans le futur, à compter de maintenant. »

Brut