
APRNEWS:Le Mali en détresse – Comment le FMI pourrait changer la donne économique
La junte malienne, après des années de critiques envers les institutions financières internationales, s'est récemment tournée vers le Fonds monétaire international (FMI) pour éviter un effondrement économique. Le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, a engagé des négociations pour obtenir une Facilité de crédit rapide (FCR) avec le FMI le 20 février 2025. Ce revirement est significatif pour un régime qui avait adopté une position souverainiste et critiqué l'Occident depuis son arrivée au pouvoir.
Le Mali, confronté à une crise économique profonde et à des défis politiques majeurs, a récemment sollicité l’aide du Fonds Monétaire International (FMI) dans le but d’éviter un effondrement économique. Ce développement souligne les tensions entre le souverainisme, qui prône l’autonomie et la non-dépendance vis-à-vis des institutions internationales, et la réalité économique qui pousse certains pays à rechercher une assistance extérieure.
Depuis la prise de pouvoir par les militaires en 2020, le Mali a tenté de se distancier des influences étrangères, notamment celles de la France et des États-Unis. Cependant, cette approche a conduit à une détérioration de la situation économique, marquée par l’inflation, la dévaluation de la monnaie nationale et des difficultés croissantes pour financer les services publics.
Alors que la junte militaire pensait pouvoir se passer du soutien occidental pour gouverner, la réalité économique a vite contredit cette idée. L’isolement sur le plan diplomatique, les sanctions de la CEDEAO et la mauvaise gestion des finances publiques ont sérieusement affaibli l’économie du Mali. L’augmentation rapide des prix, la diminution des investissements étrangers et les difficultés à rembourser la dette extérieure ont contraint le pays à solliciter l’aide du FMI. De manière ironique, cette institution, autrefois critiquée par les dirigeants de la transition pour son néocolonialisme présumé, est maintenant leur dernier recours. Le Mali espère obtenir jusqu’à 120 millions de dollars du FMI pour stabiliser ses finances, une aide cruciale pour éviter un défaut de paiement et maintenir le bon fonctionnement de l’État.
La demande d’assistance au FMI est donc perçue comme un signe d’échec du modèle souverainiste mis en avant par les autorités maliennes. En sollicitant l’aide financière du FMI, le gouvernement espère stabiliser son économie et mettre en place des réformes nécessaires pour relancer la croissance. Toutefois, cela pourrait également impliquer des conditions strictes imposées par le FMI, ce qui pourrait susciter des réactions négatives parmi ceux qui soutiennent une politique plus indépendante.
Cette situation met en lumière les dilemmes auxquels sont confrontés de nombreux pays africains cherchant à équilibrer leur souveraineté nationale avec les réalités économiques globales. Le cas du Mali illustre comment les aspirations souverainistes peuvent être mises à l’épreuve face aux nécessités économiques urgentes.