
APRNEWS: Yahya Jammeh prévoit son retour
Yahya Jammeh a dirigé la Gambie pendant plus de deux décennies, après avoir pris le pouvoir lors d’un coup d’État militaire en 1994, renversant le président Dawda Jawara.
En 2016, après avoir perdu les élections présidentielles face à Adama Barrow, Jammeh a d’abord accepté sa défaite, avant de revenir sur sa décision en contestant les résultats. Ce refus de quitter le pouvoir a plongé le pays dans une crise politique majeure, provoquant l’intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour l’obliger à partir. Jammeh s’est alors exilé en Guinée équatoriale, après avoir dirigé le pays pendant 22 ans. Depuis son exil, Jammeh a réaffirmé son intention de revenir sur la scène politique et de reprendre la tête de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC). « J’ai décidé aujourd’hui de reprendre la tête de mon parti et de ne plus la confier à personne« , a-t-il déclaré.
Jammeh a marqué son gouvernement par des actions un peu controversées. Son gouvernement était caractérisé par un discours nationaliste et la mise en place de réformes symboliques, mais il a aussi laissé une empreinte de corruption et d’abus de pouvoir. Mais malgré ces actions, il a également mené des projets d’infrastructure qui ont été salués dans certaines régions du pays. Bien que des progrès aient été réalisés dans certains domaines, son autorité s’est largement manifestée par des abus et des violations des libertés individuelles, des accusations de torture, de détentions arbitraires et de disparitions forcées.
Depuis le départ de Jammeh, la Gambie a entrepris une transition démocratique fragile. La réconciliation nationale demeure un défi majeur, car le pays lutte pour surmonter les divisions héritées de l’ère Jammeh. En 2019, la CEDEAO a soutenu la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les crimes commis sous son régime. Cependant, les tensions politiques continuent de peser sur la scène nationale, avec des partis et des acteurs politiques qui tentent de naviguer dans cette période de transition. Les réformes institutionnelles, bien que nécessaires, avancent lentement, et le renforcement de la gouvernance démocratique reste un enjeu essentiel.