APRNEWS: Tidjane Thiam sur la corruption en Côte d’Ivoire

APRNEWS: Tidjane Thiam sur la corruption en Côte d’Ivoire

 Un appel à la responsabilité citoyenne

Tidjane Thiam, ancien directeur général de Credit Suisse

Au sein de Credit Suisse, il a mis en place un programme de restructuration sur trois ans, reconnu par Euromoney qui a nommé Tidjane Thiam « Banker of the Year » en 2018 et, en 2019, il a permis à Credit Suisse de réaliser ses profits annuels les plus élevés depuis 2010.

Lorsqu’il était à la tête de Prudential de 2009 à 2015, la capitalisation boursière du groupe d’assurance a triplé et a dépassé les 60 milliards de dollars américains. De 2012 à 2014, il a été Président du Conseil d’administration de l’Association des Assureurs Britanniques.

et figure influente d’origine ivoirienne . Il est élu à la présidence du PDCI, principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire, en décembre 2023, a récemment exprimé des préoccupations profondes concernant la corruption en Côte d’Ivoire. Selon lui, l’inefficacité de l’État entraîne des conséquences directes sur les citoyens et les contribuables.

« Quand l’État n’est pas efficace, c’est le citoyen et le contribuable qui PAYENT la FACTURE. L’argent vient toujours de quelque part, en général de la poche du contribuable ou du consommateur.
Si CONSTRUIRE une CLASSE d’école coûte 50 et que vous ajoutez 10 pour un fonctionnaire et 5 pour que vos FACTURES soient PAYÉES, vous construirez une CLASSE au lieu de deux. Les VI.CTIMES sont tous les enfants de la deuxième classe qui n’est pas construite.

Ce n’est pas des CRIMES sans VICTIME.
Quelqu’un finit par payer, car l’argent sort toujours de vos POCHES.

L’ENTREPRENEUR devient milliardaire en fournissant des services et des produits que le client souhaite acheter. Le FONCTIONNAIRE devient milliardaire en prenant l’argent dans la POCHE du contribuable.

Et ce n’est pas parce-qu’un MINISTRE a pris 10 et organise un MEETING dans votre village et vous en donne 1 que c’est BON. Il reste 9 dans sa POCHE pour lequel vous allez PAYER. Il est mieux que les 10 soient utilisés pour réhabiliter une ÉCOLE.»

souligne-t-il, mettant en lumière un problème systémique.

Thiam illustre son propos en expliquant qu’un projet de construction, comme une classe d’école, peut être entravé par des détournements de fonds. Si la construction d’une classe coûte 50, mais qu’on y ajoute des pots-de-vin, le résultat est désastreux : « Vous construirez une CLASSE au lieu de deux. Les VICTIMES sont tous les enfants de la deuxième classe qui n’est pas construite. » Cela démontre que la corruption ne se limite pas à des actes isolés, mais a des répercussions sur toute une génération.

Il souligne également la différence entre l’entrepreneur, qui crée de la richesse par des services désirés, et le fonctionnaire, qui s’enrichit en siphonnant l’argent public. Thiam conclut en dénonçant la normalisation de la corruption, où même un ministre, en distribuant une petite partie des fonds détournés, ne fait qu’enrichir son propre intérêt au détriment de la collectivité.

L’appel de Tidjane Thiam est clair : la lutte contre la corruption nécessite une prise de conscience collective et une responsabilité active de chaque citoyen.

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