APRNEWS: Tidjane Thiam annonce son retour en Côte d’Ivoire

APRNEWS: Tidjane Thiam annonce son retour en Côte d’Ivoire

À quatre mois de l’élection présidentielle ivoirienne, la tension monte d’un cran. Radié des listes électorales par décision judiciaire, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Tidjane Thiam, a annoncé samedi 14 juin qu’il s’apprêtait à rentrer à Abidjan « pour mener le combat ».

Le leader du plus ancien parti politique de Côte d’Ivoire a fait une déclaration suite à une manifestation de milliers de partisans à Abidjan, la capitale économique, réclamant sa réinscription ainsi que celle d’autres personnalités de l’opposition.

Lors d’un rassemblement de son parti politique, Tidjane Thiam a réaffirmé son engagement et sa volonté de poursuivre sa candidature à la présidence, malgré son exclusion de la liste électorale en raison d’une possible perte de sa nationalité ivoirienne. Le candidat choisi par le PDCI-RDA en avril dernier, ancien directeur général de Credit Suisse, a assuré qu’il resterait engagé dans la lutte pour la libération de son pays et a promis de rejoindre bientôt ses partisans dans cette bataille tant attendue par les citoyens ivoiriens.

Le tribunal a invoqué l’article 48 du Code de la nationalité pour expliquer que l’acquisition de la nationalité française en 1987 entraînait la perte automatique de la nationalité ivoirienne. Les avocats du candidat ont contesté cette justification en soulignant qu’il avait renoncé à sa nationalité française en février précédent.

Malgré les fortes pluies de samedi matin, des milliers de partisans du PDCI-RDA ont paisiblement défilé vers le siège de la CEI à Cocody, vêtus de blanc et de vert. Les manifestants ont crié des slogans tels que « Non à l’exclusion ! », « Thiam Président ! », et « 2025 ne sera pas 2020 ! ». Les dirigeants du parti ont qualifié cette marche d’historique, soulignant une mobilisation massive et déterminée malgré les reports précédents, aucun incident n’ayant été signalé.

Le cas de Thiam s’inscrit dans un contexte politique où plusieurs figures de l’opposition, telles que Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Noël Akossi Bendjo, ont été exclues de la liste électorale pour diverses raisons judiciaires ou administratives, reflétant une contestation plus large du processus électoral en cours.

La Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), composée de partis de l’opposition, a critiqué une manoeuvre politique et demandé la réinscription de tous les candidats écartés sans conditions. La coalition, représentée par Simone Gbagbo, a jugé les radiations injustifiées et a appelé le gouvernement à assurer des élections inclusives et équitables.

Le PDCI-RDA utilise à la fois la pression populaire et les démarches institutionnelles pour contester l’invalidation de la candidature de son leader, déposant une requête auprès de la CEI et saisissant l’ONU. Pendant ce temps, le gouvernement affirme ne pas interférer dans les décisions judiciaires. Le Président Ouattara n’a pas encore confirmé s’il se présentera pour un quatrième mandat, mais son parti devrait clarifier la situation lors d’un congrès en juin. Avec l’opposition qui s’organise et le retour de Gbagbo sur la scène politique, le pays risque de plonger dans une période d’incertitude similaire à celle de 2020, marquée par des tensions électorales.

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