APRNEWS : Sénégal – au moins 39 migrants sont morts dans un naufrage
Au moins 39 personnes ont péri dans le naufrage de leur embarcation dimanche 8 septembre au large de Mbour (ouest du Sénégal) selon un dernier bilan. Au lendemain de ce drame de l’émigration vers l’Europe, la Marine sénégalaise a intercepté deux nouvelles pirogues transportant plus de 400 migrants.
Neuf corps avaient été retrouvés après le naufrage d’une pirogue au large de Mbour, mais le 10 septembre le bilan a grimpé à 26 et ce 12 septembre il est monté à 39. La Marine sénégalaise a lancé des recherches et précise « qu’un nombre indéterminé de personnes a été secouru par des pêcheurs locaux. » Un bilan plus élevé est redouté.
Des dizaines de passagers avaient pris place dans la pirogue qui a coulé à quelques kilomètres du port de Mbour (ouest) peu après son départ, selon les témoignages recueillis sur place.
Les victimes qui ont pu être identifiées proviennent pour la plupart de Mbour a dit à l’agence de presse sénégalaise APS le préfet Amadou Diop.
Selon les témoins interrogés à Mbour, des dizaines de passagers avaient pris place dans la pirogue qui a chaviré à quelques kilomètres de la côte peu après son départ.
Renoncer à l’immigration
L’ancienne Première ministre, Aminata Touré, nommée récemment haute représentante du président de la République Bassirou Diomaye Faye, a exprimé sa « solidarité » et sa « compassion » aux familles des victimes.
« Nous exhortons notre jeunesse à renoncer définitivement à l’idée de l’immigration clandestine et à envisager leur avenir ici, au Sénégal, où des opportunités existent dans le cadre des changements importants à venir », a-t-elle déclaré sur ses réseaux sociaux.
Une « traque sans répit »
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars et confronté à son tour à cette succession tragique, s’est rendu à Mbour mercredi soir. Il a parlé de situation « insoutenable ». Il a promis une « traque sans répit » des passeurs et a assuré que le gouvernement travaillait « d’arrache-pied » à des politiques contre le chômage des jeunes, tout en reconnaissant qu’il faudrait du temps avant que ces politiques ne produisent leur effet.
Fin août, le Premier ministre espagnol en tournée en Afrique de l’Ouest a annoncé la signature au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie de nouveaux accords en faveur d’une migration régulée.
Ils mettent en place un cadre concerté d’entrée régulière sur le sol espagnol en fonction des besoins de main d’oeuvre.
Réseaux criminels gambiens
Le 9 septembre, le gouvernement gambien a dit avoir appris « que des éléments sans scrupules ou des agences étaient impliqués dans le recrutement illégal de Gambiens pour travailler en Espagne », hors du cadre de ces accords. « Le public est invité à s’abstenir de traiter avec ces personnes non autorisées et trompeuses, qui opèrent sans les licences gouvernementales requises », a déclaré dans un communiqué le porte-parole Ebrima G. Sankareh.
Le 10 septembre, la Marine sénégalaise a intercepté deux pirogues transportant 421 migrants clandestins. Parmi eux se trouvaient 20 enfants.
La route meurtrière vers les Canaries
Le Sénégal est l’un des principaux points de départ pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations surchargées et souvent vétustes.
Beaucoup de candidats à l’émigration embarquent dans l’important port de pêche de Mbour.
Des milliers de personnes sont mortes en tentant de rejoindre ainsi l’Europe ces dernières années.
Plus de 22.000 migrants ont débarqué aux Canaries depuis le début de l’année, soit plus du double par rapport à l’année précédente.
Aprnews avec Tv5 monde