
APRNEWS: R. Kelly affirme avoir été victime d’une tentative d’assassinat en prison
Condamné à 50 ans de prison pour crimes sexuels, le chanteur américain R. Kelly accuse l’administration pénitentiaire de l’avoir empoisonné et d’avoir tenté de le faire tuer par un gang suprématiste blanc. Une affaire qui relance les critiques sur les conditions de détention aux États-Unis.
Nouveau rebondissement dans l’affaire R. Kelly. Incarcéré au centre fédéral de Butner, en Caroline du Nord, l’artiste déchu affirme avoir été victime de maltraitance grave et d’une tentative d’assassinat orchestrée par le personnel pénitentiaire. Son équipe juridique dénonce des manœuvres visant à le faire taire et à empêcher la divulgation d’informations compromettantes sur certains responsables de la prison.
Le 13 juin dernier, R. Kelly a été admis à l’hôpital de l’université de Duke pour une surdose médicamenteuse, conséquence, selon ses avocats, d’un empoisonnement délibéré. La veille, il aurait reçu une dose excessive de ses médicaments habituels après avoir été placé en isolement.
Des accusations graves… et rejetées
Dans une série de documents déposés en justice, ses avocats vont plus loin : ils affirment que des agents pénitentiaires ont tenté de s’associer à un gang suprématiste blanc pour faire assassiner le chanteur, afin de l’empêcher de révéler certaines pratiques illicites au sein de l’administration carcérale.
Face à ces révélations, R. Kelly a introduit une demande de libération conditionnelle. Il affirme craindre pour sa vie, citant des menaces persistantes venant de membres du personnel pénitentiaire. Mais la justice américaine a rejeté cette requête, qualifiant les accusations de « fantaisistes » et « théâtrales ».
« Ces allégations sont répugnantes et ne reposent sur aucune preuve solide », ont déclaré les avocats du gouvernement. « Aucun élément ne permet de justifier un réexamen de la peine, ni d’interférer avec les décisions rendues dans les États de l’Illinois et de New York. »
Une carrière brisée par les scandales
Aujourd’hui âgé de 58 ans, Robert Sylvester Kelly, connu sous le nom de R. Kelly, purge une peine totale de 50 ans : 30 ans pour exploitation sexuelle de mineures, et 20 ans pour détention de contenus pédopornographiques. Autrefois icône du R&B américain, l’artiste a vu sa carrière s’effondrer sous le poids des accusations d’agressions sexuelles et d’abus sur mineures, documentées notamment dans la série choc Surviving R. Kelly.
Vendredi, il doit comparaître de nouveau devant le tribunal fédéral de Chicago, dans le cadre de cette procédure liée aux conditions de sa détention. De son côté, le Bureau fédéral des prisons s’est refusé à tout commentaire, renvoyant à la procédure en cours.
Un climat carcéral sous tension
Cette affaire relance la polémique autour des conditions de détention dans les prisons fédérales américaines, souvent pointées du doigt pour leur violence interne, leur surpopulation, et les abus d’autorité. Le recours supposé à des gangs violents pour éliminer un détenu en échange de silence pose des questions graves sur l’état de certaines institutions carcérales aux États-Unis.
Si les accusations de R. Kelly restent à prouver, elles interviennent dans un contexte où plusieurs enquêtes ont récemment mis au jour des pratiques illégales dans diverses prisons du pays.