APRNEWS: Pourquoi le retour de l’Imam Mahmoud Dicko a été reporté ?

Le retour de l’Imam Mahmoud Dicko au Mali a été reporté en raison d’un important déploiement des forces de sécurité à Bamako, mettant en lumière les tensions politiques grandissantes dans le pays. Cette situation souligne l’importance de l’Imam dans le débat public malien, soulignant ainsi son influence et son rôle clé dans la scène politique actuelle.

Un déploiement sécuritaire massif autour de l’aéroport de Bamako

Dès la veille de son retour, un dispositif exceptionnel a été mis en place par les autorités maliennes. Plus de 1 200 agents de sécurité ont été mobilisés sous la supervision de la Direction régionale de la Police nationale, en particulier autour de l’aéroport international Président Modibo Keïta. Cette mesure visait, selon une source sécuritaire, à « prévenir tout débordement ».

Face à cette forte présence des forces de l’ordre et aux risques de confrontation, les partisans de l’Imam Mahmoud Dicko ont choisi de reporter son retour. Dans un communiqué, la Commission des soutiens de l’Imam a expliqué que cette décision était motivée par la volonté de préserver la stabilité du pays et d’éviter tout prétexte à des affrontements.

L’Imam Mahmoud Dicko, un leader religieux influent au Mali, a joué un rôle clé dans la chute de l’ancien président en 2020, initialement soutenant les militaires avant de devenir critique envers eux. Son retour en Algérie en décembre 2023 a suscité à la fois attente et appréhension, étant une figure importante de l’opposition politique dans le pays.

Les autorités maliennes voient en lui une figure influente capable de mobiliser massivement, dans un contexte de restriction des libertés et de tensions accrues. En mars 2024, le gouvernement de transition avait déjà dissous son association de soutien, la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), ce qui avait prolongé son séjour en Algérie.

Le report du retour de l’Imam intervient dans un contexte politique tendu marqué par l’arrestation de l’un de ses proches, provoquant des tensions et des manifestations pour sa libération. Parallèlement, la transition politique au Mali est en suspens, avec le report des élections présidentielles prévues en février, ce qui accroît l’incertitude et les critiques envers les dirigeants militaires actuels qui avaient promis un retour à un pouvoir civil pour mars 2024.