APRNEWS: Oligui candidat sans surprise et Embalo prétendant surprise!

APRNEWS: Oligui candidat sans surprise et Embalo prétendant surprise!

C’est fait! Ce qui ressemblait à un suspense, mais n’en n’était pas un en réalité, a pris fin ce lundi 3 mars 2025. La date est loin d’être un fruit du hasard, l’ancien aide de camp et ancien commandant de la Garde républicaine, né le 3 mars 1975, fêtait son demi-siècle d’existence et aurait choisi de marquer d’une pierre blanche cet anniversaire, qu’il n’aurait pas fait autrement!

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema sera, bel et bien, candidat à la présidentielle gabonaise, prévue pour le 12 avril 2025. C’est sous une pluie battante, comme si la nature, elle-même, se chargeait de le laver de son coup de force du 30 août 2023, pour en faire un homme nouveau, que le président de la transition a annoncé, officiellement, de se faire la passe. A coup sûr, surfant toujours sur son aura de «libérateur» du Gabon du règne de la dynastie des Bongo, après avoir mis hors course, par le biais de la constitution, des concurrents qui lui auraient occasionné des nuits blanches et après s’être mis en disponibilité de l’armée, le général Oligui, passera certainement, haut la main, ce nouveau test, pour confirmer cette règle non écrite qui énonce qu’en Afrique, «on n’organise pas les élections pour les perdre».

Rien de nouveau donc sous les tropiques, encore moins sur les rives de l’Ogooué! Les contours du schéma était nets et nul besoin n’était de sortir de la meilleure des ENA ou être un excellent bookmaker politique pour savoir que le général n’avait pas pris le pouvoir pour le rendre à un autre civil, à part lui-même, qui se se donnera une virginité par les urnes.

De «libérateur», le général passe donc à «bâtisseur», saisissant l’opportunité de sa candidature, précédée par une «mûre réflexion» et les «appels incessants», pour inviter, en «rassembleur», ses concitoyens à descendre avec lui, sur ses chantiers, pour construire un Gabon nouveau, avec une classe politique nouvelle et une nouvelle génération. Sauf que le candidat nouveau qui, visiblement, a peu à craindre pour son élection future, semble perdre de vue, en évoquant la «nouvelle génération», que lui-même fut, non seulement, un très proche de l’ancienne famille régnante, mais aussi un des piliers des régimes Bongo, d’abord du père et ensuite du fils qu’il déposa, alors que ce dernier, fortement diminué physiquement, à la suite d’un AVC, avait été candidat à la présidentielle de 2023, élection dont les résultats étaient sur le point d’en faire le vainqueur.

Bénéficiant de la bienveillance de la communauté internationale qui se donne les critères pour juger les bons et les mauvais putschistes, le général a eu très peu de souci à se faire sur le plan international pour conduire sa transition. En sera-t-il de même pour lui, pour occuper, durant sept ans, renouvelables une fois, la Palais du bord de mer? En tout cas, le ciel pourrait bientôt se charger de nuages noirs pour le général dont les détracteurs et l’opposition sont vent debout contre la candidature.

Brice Clotaire Oligui Nguema n’est pas le seul général qui succombe aux sirènes du pouvoir. En Guinée Bissau, son aîné de deux ans, général des armées de réserve, Umaro Sissoco Embalo, est tenté de jouer les prolongations, alors que son mandat a expiré, selon la constitution et son opposition, le 27 février. Celui que ses opposants disent ne plus reconnaître comme président de la Guinée Bissau, a, lui, programmé la présidentielle pour novembre de cette année, et compte se lancer dans la course à sa propre succession. N’en déplaise à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, une CEDEAO, dont il fut le président.

Piqué par le virus de la longévité au pouvoir, l’homme n’a pas hésité à menacer d’expulsion, les membres d’une forte délégation de la CEDEAO, séjournant à Bissau pour tenter de désamorcer la crise politique profonde entre le président bissau-guinéen et son opposition. Pour éviter cette humiliation d’être chassés comme des malpropres, alors qu’ils portaient encore leur casques de sapeurs-pompiers, les envoyés de la CEDEAO ont dû opter pour un départ précipité, de ce pays, plaque tournante du trafic de la drogue et coutumier de fortes turbulences politico-militaires. Le «général du peuple», surnom qu’il porte avec fierté, ne risque-t-il pas de se mettre ce même peuple à dos? Ce qui est certain, pour le moment, la Guinée Bissau n’est peut-être pas loin du calme qui précède la tempête. Sauf miracle, le volcan sorti de son sommeil!

 

Par Wakat Séra

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