
APRNEWS: « Nous avons atteint un sommet en matière de corruption… » Tiemoko Antoine Assale
Le député Tiemoko Antoine Assalé dénonce la corruption généralisée au sein de l'administration ivoirienne, la qualifiant de symbole de gaspillage et de pratiques corruptives à grande échelle. Il critique le manque de réel pouvoir de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, le Pôle pénal financier et l'Inspection générale d'État, qui semblent avoir perdu leur efficacité. Assalé souligne que pendant ce temps, les citoyens sont laissés à l'arbitraire au quotidien.
Député Tiemoko Antoine Assale
«Aujourd’hui, nous avons atteint un sommet en matière de corruption.
L’administration ivoirienne est devenue un symbole de gaspillage et de pratiques corruptives à grande échelle.
La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance ? Sans réel pouvoir.
Le Pôle pénal financier, après des débuts prometteurs, est rentré dans les rangs.
L’Inspection générale d’État ? Même constat. Pendant ce temps, le citoyen est livré à l’arbitraire, chaque jour.»
L’intervention du député Tiemoko Antoine Assalé résume une crise de confiance majeure en Côte d’Ivoire : des institutions anticorruption affaiblies, une impunité systémique, et un fossé grandissant entre l’État et les citoyens.
Le Constat Accablant : Des Institutions Dévitalisées
La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG) est critiquée pour ne pas avoir réalisé sa mission officielle de promouvoir la transparence et d’enquêter sur les détournements, car aucun haut fonctionnaire ou ministre n’a été sanctionné de manière significative. De plus, les rapports produits par l’HABG ne sont pas facilement accessibles au public, créant ainsi de l’opacité.
Le Pôle Pénal Financier, établi en 2013 pour lutter contre la corruption économique, a connu des succès initiaux marqués par des arrestations de douaniers et de chefs d’entreprises. Cependant, il a rapidement décliné avec des dossiers sensibles potentiellement enterrés, notamment ceux impliquant des proches du pouvoir, et une lenteur des procédures qui a conduit à la prescription des délits.
L’Inspection Générale d’État (IGE) est censée contrôler l’administration, mais en réalité, ses rapports sont souvent classés « secret défense » et son utilisation est sélective, ciblant les opposants politiques tout en ignorant les alliés potentiels.
Pour redresser la situation, il est proposé de réformer les institutions existantes en donnant plus de pouvoirs à la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HABG) : un budget indépendant, la publication obligatoire des rapports d’enquête, et la relance du Pôle Pénal Financier avec la nomination d’un procureur autonome et la protection des lanceurs d’alerte selon le modèle sud-africain.
La société ivoirienne est-elle prête à un printemps anticorruption ? Le temps nous le dira.