APRNEWS : Madagascar – La castration pour les violeurs d’enfants validée par décret d’application
Puisque la prison à perpétuité ne semblait pas dissuader ceux qui s’adonnent à ces pratiques obscènes, « une politique pénale plus sévère devra être appliquée » avait annoncé Andry Rajoelina, le locataire d’Iavoloha, lors de son discours de fin de présentation des vœux du Nouvel An 2024.
Aujourd’hui c’est chose faite : La castration chirurgicale fait désormais partie des sentences les plus sévères que les juges et magistrats pourront maintenant prononcer.
En effet, le Code pénal malgache prévoit désormais une peine de castration chirurgicale « à l’encontre des auteurs de viols commis sur un enfant de moins de 10 ans et aussi contre les violeurs d’enfants âgés entre 10 et 18 ans ».
Bien que l’annonce d’une telle sanction suscite la controverse, notamment chez les défenseurs des droits de l’homme qui estiment qu’il pose un problème d’ordre juridique et éthique :
Amnesty International et l’ancienne ambassadrice de l’Union européenne avaient quant à eux dénoncé cette pratique, l’estimant « cruelle », « inhumaine » et « incompatible avec les normes internationales relatives aux droits humains ».
« La castration cause un préjudice grave et irréversible . Ce texte sur la castration équivaut à la promotion de la torture et au traitement dégradant et inhumain », commente Nciko wa Nciko, conseiller pour Madagascar chez Amnesty International. « Il va à l’encontre des dispositions de la constitution malgache et des obligations que Madagascar a au niveau régional et international ».
En réponse, la ministre de la Justice, Landy Randriamanantenasoa s’explique :
« Ce durcissement des peines infligées aux auteurs de viol sur enfant
est pris pour lutter contre la recrudescence des viols sur l’île. Avec ces peines graduelles, en fonction de l’âge des victimes, on protège beaucoup plus les enfants », poursuit la ministre de la Justice qui rappelle au passage que « Madagascar est un pays souverain qui a parfaitement le droit de modifier ses lois […] dans l’intérêt général du peuple. »
Le gouvernement malgache a annoncé mardi 27 août, avoir pris ce décret imposant marquant ainsi une nouvelle ère dans la législation pénale du pays.
La Grande Île devient donc l’un des rares pays au monde à autoriser la pratique de cette chirurgie irréversible.
Aprnews avec Rfi.fr