APRNEWS : L’ivoirienne Marie-Paule Okri, lauréate 2024 du prix Simone de Beauvoir

APRNEWS : L’ivoirienne Marie-Paule Okri, lauréate 2024 du prix Simone de Beauvoir

Le prix Simone de Beauvoir 2024 a été décerné à Marie-Paule Djegue Okri, cofondatrice de la Ligue ivoirienne des droits des femmes. 

Fondé en 2008 et présidé par Sylvie Le Bon de Beauvoir, philosophe et fille adoptive de l’écrivaine, le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes est décerné chaque année « à une personne ou à une association, dont l’œuvre ou l’action, partout dans le monde, défend et fait progresser la liberté des femmes, jamais définitivement acquise ».

Pour une égalité économique

A travers la « Ligue ivoirienne des droits des femmes » qu’elle a cofondée en 2020, Marie-Paule Djegue Okri, agronome de formation et consultante en agroécologie, se consacre à la lutte pour l’égalité économique entre les sexes.

Elle œuvre quotidiennement pour l’autonomie économique et financière des femmes en milieu rural. Elle encourage les femmes à la création d’activités génératrices de revenus, en particulier dans le secteur agricole.

Elle a mis en place et développé des formations à l’agriculture destinées aux mères de famille sans emploi et illettrées. Grâce à l’argent de la vente des légumes, ces femmes assument le coût de la scolarité des enfants, ce qui initie un cercle vertueux d’émancipation.

« L’année vient de s’achever et, comme à l’accoutumée, le chocolat était au rendez-vous. Prâlinés, ganaches, truffes sont autant de friandises que nous avons dégustées. Le saviez-vous ? 45% de la production mondiale de cacao qui sert à la fabrication de chocolat est produite dans mon pays, la Côte d’Ivoire.

Cela représente 30% du PIB du pays, et fait vivre le un quart de la population.

Alors qu’elles forment 60% de la main d’oeuvre, les femmes ne gagnent que 21% des revenus générés par la cacaoculture et ne possèdent que 25% des exploitations », raconte la lauréate lors du discours prononcé durant la cérémonie de remise du prix.

« Les femmes qui représentent plus de 65% de la main d’oeuvre agricole dans mon pays ne bénéficient que très peu de la manne financière issue de la filière cacao », insiste-t-elle.

Et de rappeler que seules 12% de femmes sont propriétaires d’exploitations agricoles, « freinées par les principes d’une société patriarcale qui leur donne très peu accès à la terre. La conséquence est que les femmes sont les plus pauvres et en situation de précarité en milieu rural. 75% des femmes en milieu rural vivent en dessous du seuil de pauvreté ».

Le jury du prix a tenu à récompenser son action, car celle-ci rejoint la philosophie de Simone de Beauvoir qui place au cœur du Deuxième Sexe l’idée que « c’est à la propriété privée que le sort de la femme est lié à travers les siècles : pour une grande partie, son histoire se confond avec celle de l’héritage ».

Le statut des femmes, qui varie à travers l’histoire et la géographie, dépend étroitement de la question patrimoniale, domaine du droit et de l’économie qui contribue de façon quasi universelle à l’inégalité, dans la maîtrise des ressources, entre les femmes et les hommes, précise le jury.

Aprnews avec Tv5monde.com

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